Un rapport commandé par les élus républicains dont le site politico.com a obtenu copie révèle que la promesse d’Obama de ne pas laisser couvrir l’avortement par le système de santé qu’il a fait mettre en place n’est pas tenue. Sur les 18 assureurs remboursant l’avortement qui ont fait l’objet de l’enquête, 15 – la grande majorité – vendent l’Obamacare sans prendre la peine de distinguer les fonds couvrant l’avortement, contrevenant à la règle selon laquelle ceux-ci ne peuvent provenir du financement public.
Ce fut au terme d’un bras de fer avec des démocrates pro-vie que Barack Obama s’était engagé en 2009 à faire respecter cette « ségrégation » qui devait permettre d’assurer que l’Affordable Care Act (loi sur l’accessibilité des soins) ne conduirait pas à une prise en charge par l’Etat d’avortements autres que ceux pratiqués à la suite d’un viol, d’inceste ou de péril pour la vie de la mère. Condition sine qua non pour que la loi pût obtenir la majorité requise pour son adoption.
L’enquête menée par le Government Accountability Office – l’organisme d’audit et d’évaluation du Congrès – constate que la plupart des assureurs ne s’encombrent pas des exigences de la loi. Dans nombre d’Etats évalués, il n’y a carrément aucun assureur qui exclut le remboursement de l’avortement, en dehors des exceptions nommées ci-dessus, alors que la loi exige qu’un plan « sans avortement » soit accessible dans chaque Etat.
L’Obamacare ne met pas l’avortement à part
S’il est difficile d’imputer intégralement cette situation à l’administration Obama, puisqu’il s’agit d’un non-respect de règles que celle-ci a clairement établies, il reste que rien n’a été fait jusqu’ici pour en assurer la mise en œuvre. Sans l’audit pratiqué à la demande des Républicains, il ne se serait rien passé.
Cela vide la promesse de Barack Obama de sa substance, pour le moins, et met le président américain en porte-à-faux. Les centres responsables de la mise en œuvre de l’Obamacare ont affirmé, mardi, en réponse au rapport, rappeler régulièrement les détails techniques concernant la couverture de l’avortement aux assureurs, et se sont engagés à donner des explications plus claires dans les jours à venir. C’est au moins l’aveu d’une désinvolture passée.