Mardi, le ministère de l’Intérieur affirmait que trois hommes, soupçonnés d’appartenir à une filière de recrutement pour le djihad en Syrie, et dont l’arrestation avaient eu lieu fin août en Turquie, avaient été interpellés dès leur arrivée à l’aéroport d’Orly, et placés « en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure ». Mais, en fin de journée, l’information était démentie de source policière : apparemment, les trois djihadistes n’étaient pas arrivés sur le sol français.
Arrestation mensongère
En réalité, et selon ce que rapportent leurs avocats, les trois hommes n’ont pu, pour des raisons à préciser (on parle d’un refus du pilote de les prendre à son bord en raison de l’absence de certains documents administratifs), embarquer dans le vol prévu, et se sont retrouvés dans un autre avion qui a atterri dans un aéroport de province, à Marseille semble-t-il, aéroport dont ils sont ressortis le plus tranquillement du monde. « Ça fait une heure qu’on est en France. On a passé la douane et on a montré nos passeports. (…) Si l’on nous dit qu’il faut se rendre à la police, on ira. Mais on ne comprend pas ce qui se passe », affirmait ainsi l’un d’eux au micro d’un journaliste de RTL.
Apparemment, Cheops, le système de Circulation hiérarchisée des enregistrements opérationnels de la police sécurisés, était en panne au moment de leur arrivée…
Djihadistes bien connus
Un « cafouillage », un « couac » – selon les termes du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian – d’autant plus énorme que ces trois djihadistes ne sont pas des inconnus. Le premier, Abdelouahed Baghdali, se trouve être le beau-frère du tueur de Toulouse, Mohamed Merah. Le second, Imad Djebali, a déjà été condamné dans une affaire mettant en cause des djihadistes. Quant au troisième, Gaël Maurize, il s’agit d’un converti à l’islam, déjà connu des services de renseignements, et proche d’une des filières de recrutement démantelées cet été.
Pour finir, les trois hommes se sont finalement rendus, mercredi matin, à la gendarmerie du Caylar, dans l’Hérault. Selon l’un de leurs avocats, qui avait eu son client au téléphone, ils trouvaient que le poids était trop lourd…
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