Il fallait s’y attendre : après la décision d’une cour belge d’autoriser un criminel sexuel à obtenir l’euthanasie, faute de pouvoir obtenir des soins adéquats, le militant pro-euthanasie australien Philip Nitschke a appelé son pays à proposer aux détenus qui n’ont aucune perspective de sortir un jour de prison d’opter pour l’euthanasie.
Il citait le cas de Van den Bleeken, 48 ans, qui passe 23 heures sur 24 dans une petite cellule et qui ne sera jamais relâché, compte tenu de sa dangerosité.
« Lorsque j’ai entendu que le prisonnier allait voir respectée sa demande d’obtenir une mort paisible, j’étais très heureux en ce sens qu’il s’agit là d’une chose que je crois depuis un certain temps : une personne qui est incarcérée pour une durée indéterminée doit avoir l’option de l’euthanasie. »
Il a qualifié leur incarcération sans aucune perspective de libération d’une manière de « maximiser leurs souffrances », ajoutant que c’est l’« équivalent de la torture ; l’Etat ne devrait y avoir aucune part ».
Prisonniers à vie : Euthanasie ou peine de mort ?
Et c’est ainsi que l’on retombe, en définitive, sur la peine de mort, qui revient par la fenêtre après avoir été chassée par la porte. Est-elle moins contestable lorsqu’elle est « choisie » ? Peut-on la considérer comme une délivrance ? Le tout, c’est qu’elle ne soit pas appelée par son nom…
Mais il faut bien comprendre que le raisonnement est à double sens. Si l’un des facteurs communs à l’euthanasie et à la peine de mort est la « souffrance insupportable », l’autre est bien l’idée que certaines vies ne méritent pas d’être vécues et qu’elles sont une charge excessive pour la société.
L’euthanasie n’est alors que la peine de mort pour les innocents.
Philip Nitschke a été radié du registre des médecins en Australie pour sa promotion militante de l’euthanasie ; la presse australienne annonce qu’il est visé par une enquête policière dans le cadre d’une vingtaine de morts ces trois dernières années.