La Bosnie-Herzégovine n’a récolté que 42 millions d’euros sur les 810 que l’Union européenne lui avait promis lors de la Conférence des donateurs, en juillet dernier, pour venir en aide à une région sinistrée par de catastrophiques inondations au mois de mai dernier. Une situation d’autant plus délicate que les pays voisins ont, depuis, été confrontés aux mêmes difficultés climatiques, et ne sont donc pas en mesure de porter secours à leurs voisins, trop occupés à faire face à leurs propres difficultés.
A l’heure actuelle, les autorités bosniaques ne savent donc toujours pas comment faire face aux énormes coûts de reconstruction, puisque l’Union européenne ne paye pas ce qu’elle a promis de verser pour aider la Bosnie à faire face. « Cette conférence des donateurs à Bruxelles n’était que pour l’image. Par un seul euro n’a été versé par les participants à cette conférence », a récemment déclaré le ministre des Finances bosnien, Nikola Špiri.
A Sarejevo, on soupçonne même Bruxelles de faire de cet argent un moyen de pression à l’approche, le 12 octobre prochain, du scrutin général (regroupant les élections présidentielle, législatives et cantonales). « J’ai l’impression que Bruxelles attend les résultats des élections pour aider les citoyens bosniens. Ceci n’est pas de l’aide, c’est du chantage, et ce n’est pas bien », accuse Nikola Špiri.
L’Union européenne s’oppose aux autorités de Bosnie
Bruxelles s’en est étranglée… « Špiri ment », a répondu la délégation européenne à Sarajevo. « L’Union européenne a déjà mis à disposition 42 millions d’euros en faveur des victimes des inondations, et une deuxième tranche de 43 millions est en train d’arriver. »
En réalité, cette première somme a été versée à l’UNDP (Programme des Nations Unies pour le développement), l’UNICEF et l’Organisation internationale pour les migrations. L’Union européenne a pensé que les travaux de reconstruction démarreraient plus vite si l’argent ne transitait pas par l’administration locale, dont les structures sont réputées compliquées.
A Sarajevo, on vit cette façon de procéder comme la marque d’une suspicion à l’égard des autorités locales, suspectées de malversations. D’autant que le reste de l’argent (soit 90 % de l’aide) devra faire l’objet d’accords bilatéraux entre la Bosnie-Herzégovine et les donateurs…