La conférence préparatoire de la grande réunion sur le climat à 2015 à Paris a été le théâtre de nouvelles mises en garde de la part de l’ONU qui n’est jamais en retard d’un scénario catastrophe. Christiana Figueres, qui dirige le Secrétariat de l’ONU sur le changement climatique, estime que, pour éviter le pire, l’engagement des gouvernements pour 2015 est insuffisant : on n’en est qu’au premier pas sur une longue route qui passera par des limitations bien plus sévères des émissions des « gaz à effet de serre ».
Pourquoi l’engagement des gouvernements reste « insuffisant »
« Il n’est pas réaliste de s’attendre à une solution miracle au sommet de l’ONU à Paris l’an prochain », a déclaré ce haut-fonctionnaire, en se fondant sur ce que « les pays peuvent faire à court terme » : « Cela ne nous mettra pas sur le chemin des deux degrés. » Ces fameux deux degrés de réchauffement climatique annoncés et dont on ne saura jamais, s’ils ne s’avèrent pas en 2050, si c’est grâce aux « engagements » imposés aux Etats par les vendeurs de peur de l’ONU ou par le cours naturel des choses.
« Nous n’y arriverons pas par le biais des accords de Paris : nous y arriverons avec le temps », a-t-elle assuré, expliquant que les « espoirs » ont été aujourd’hui placés à un niveau plus bas qu’au sommet raté de Copenhague qui s’était disloqué sans que les gouvernements trouvent un accord sur le climat. Intéressante résistance à la gouvernance mondiale, que cet échec, soit dit en passant : les meilleurs plans capotent en se heurtant à la réalité, surtout lorsque de puissants intérêts sont en jeu. Les gouvernements ne s’engagent pas de gaîté de cœur. Sauf en Europe. C’est elle qui résiste le moins, et qui paie le tribut le plus lourd.
La solution de l’ONU pour le climat : plus de charbon ni de pétrole !
La stratégie est donc en place. Au lieu d’« assommer » les gens et de réclamer des « solutions miracle », l’ONU veut parvenir à un accord plus minimaliste facilité par des engagements déjà pris par les plus gros pollueurs – la Chine, les Etats-Unis et l’Europe – de limiter leurs émissions de CO2 après 2020. La réunion de Paris servira à programmer le durcissement des engagements initiaux en les révisant au cours des années à venir.
L’objectif est bien de serrer la vis de plus en plus, jusqu’à parvenir à « zéro émissions » en 2100, selon Christiana Figueres qui ne voit qu’une façon de stopper le changement du climat, éviter les vagues de chaleur, les inondations, la désertification et la montée des mers : « Laisser les trois quarts des carburants fossiles là où ils sont », dans la terre.