Aujourd’hui même, un rapport doit être rendu public aux Etats-Unis concernant les méthodes de la CIA et notamment les techniques de torture utilisées sur les vingt personnes détenues après les attentats du 11 septembre 2011, parmi lesquelles trois auraient subi un « waterboarding » (simulation de noyade).
Le rapport, rédigé par la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, accuse également la CIA d’avoir menti aux Américains et aux autorités : « Le rapport compare très attentivement ce que la CIA a raconté au Congrès et aux Américains à propos de ces interrogatoires et les notes internes rédigées par les membres de la CIA » expliquait hier un de ses auteurs, « et le fait est qu’il y a un fossé entre les deux versions ».
Cette publication intervient après des mois de tensions entre la CIA et les parlementaires américains au sujet de ce rapport. En mars dernier, Dianne Feinstein avait même accusé la CIA d’espionnage sur les ordinateurs des sénateurs.
Un rapport publié par des « inconscients »…
Des officiels républicains ont en revanche jugé qu’il fallait être « inconscient » pour publier ce rapport qui allait « mettre des Américains en danger » partout dans le monde. Le Républicain Mike Rogers a prévenu que ce rapport allait causer « des violences et des morts », précisant qu’il serait une mine d’or pour la communication de l’Etat Islamique.
Quelques 2.000 soldats américains ont été placés en alerte dans le Golfe et autour de la mer Méditerranée pour répondre en cas d’attaques contre les ambassades ou les intérêts américains dans la région.
Le Congrès et l’administration au courant des pratiques de torture de la CIA ?
La CIA s’est de son côté défendue, affirmant que le Congrès comme l’administration Bush était au courant de ces pratiques.
Du côté de la Maison Blanche, on soutient la publication de ce rapport, assurant qu’il n’y aura de toute façon jamais aucune « bonne date » pour sa publication.
En 2009, deux jours après sa prise de fonction, Barack Obama avait pris position contre la politique anti-terroriste de Bush, et déclaré que moralement les Etats-Unis devaient reprendre de la hauteur.