Nos enfants est un drame psychologique italien, inspiré d’un fait divers authentique. A la sortie d’une soirée bien arrosée, deux cousins germains de 16 ans, un jeune homme et une jeune fille, tabassent à mort une clocharde sans raison apparente. Les parents reconnaissent leurs enfants grâce à des vidéos de surveillance d’un parking voisin, aux images diffusées à la télévision, et le moins rusé des deux finit par avouer le meurtre à son géniteur. Est bien mis en valeur le dilemme moral des parents : il est d’un côté hors de question de protéger des criminels juvéniles absolument indéfendables, et de l’autre, on ne dénonce pas ses enfants à la police, avec pour eux la perspective d’années, même méritées, de prison. Il existe certes des lois Taubira italiennes dispensant largement les mineurs de prison, mais un tel meurtre rentrerait tout de même dans les rares cas échappant à cette scandaleuse mansuétude générale.
 

Nos enfants et les « Apaches »

 
 Nos enfants montre bien les apories d’une éducation voulue moderne, compréhensive, dans des milieux de bonne bourgeoisie, avec un père avocat, et l’autre, nettement moins riche sans être gêné, chirurgien spécialisé en pédiatrie. Les membres des familles ne se parlent guère au quotidien. Chacun mange son repas devant un écran diffusant le programme de son goût, et du pire pour les adolescents. Dénoncer le danger d’une jeunesse amorale remonte certes à 1910 au moins et aux « Apaches ». Pourtant, il faut reconnaître que les choses ne se sont pas arrangées depuis du fait d’une éducation désormais à rebours du sens commun. Priver de sorties un lycéen qui ne travaille pas à l’école, idée de bon sens qui vient au père, est repoussée par la mère comme une cruauté gratuite et un archaïsme contreproductif. Le drame psychologique est très bien construit et réserve des surprises. Le plus moralisateur en général n’est pas forcément le plus ferme face à une progéniture désorientée. Il est regrettable que durant les cinq dernières minutes le film s’effondre en un final grotesque, indigne de la hauteur de l’ensemble.