Hier, l’ancien gouverneur de Floride et frère de l’ancien président Georges W. Bush, Jeb Bush, a annoncé sur Facebook qu’il « envisagerait sérieusement » de participer à la course présidentielle. En d’autres termes, il a annoncé qu’il participerait aux primaires de 2016.
Cette annonce barre la route à l’ancien candidat Mitt Romney et au Sénateur de Floride Marco Rubio. Elle décourage également la base des conservateurs qui juge Jeb Bush trop modéré, incapable de combattre les Clinton, et qui se trouve être membre d’une famille qui a contribué à détruire le camp républicain non seulement une, mais deux fois.
La base des conservateurs opposée à Jeb Bush pour six raisons
D’abord Jeb Bush a consacré énormément de temps à critiquer les conservateurs dans les médias.
Dernier épisode en date, il y a deux semaines lorsqu’il a découragé les Républicains de faire abroger l’Obamacare : « Nous ne devons pas nous focaliser plus longtemps sur ce point en tant que Républicains » a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il fallait « montre que nous pouvons, de manière adulte, gouverner ».
Deuxième raison, l’énergie qu’il a dépensée pour défendre le tronc commun en matière d’éducation imposé par le gouvernement fédéral aux Etats et dénoncé par nombre de ces derniers… Sa fondation avait même financé une publicité en faveur de ce « Common Core ».
Troisième point, sa position sur l’immigration… En avril il a déclaré que les clandestins ont certes violé la loi, mais qu’il s’agit avant tout d’une histoire d’amour, de pères qui voulaient que leurs enfants aient à manger… Ce discours larmoyant vise à ne pas punir trop durement le délit…
En juillet dernier, il affirmait que le Congrès ne devait pas utiliser la crise actuelle de l’immigration pour reporter une réforme complète du système d’immigration et éviter ainsi une crise constitutionnelle avec Barack Obama… Une position qu’il a continué de tenir après même l’amistie présidentielle.
Quatrième raison, l’immense proximité entre les familles Clinton et Bush, régulièrement encensées l’une par l’autre, qui l’empêcherait de mener une lutte sérieuse contre Hillary Clinton…
Cinquième point, le refus de Jeb Bush de signer le projet de réforme fiscale promettant au contribuable américain de ne pas augmenter ses impôts.
Une candidature dans la lignée d’un héritage catastrophique
Et c’est enfin l’héritage catastrophique de la famille Bush qui laisse craindre le pire avec Jeb Bush… Le manque de conservatisme de ses prédécesseurs avait entaché la crédibilité des Républicains pour des années et la perspective d’une nouvelle élection entre Bush et Clinton écœure les conservateurs…
Mais si Jeb Bush n’a pas la base, il a en revanche l’argent, les soutiens financiers, économiques et politiques nécessaires pour participer à la course présidentielle…