Les femmes de l’armée britannique pourraient être autorisées dès 2016 à rejoindre leurs camarades soldats masculins en première ligne sur le front : une enquête vient de révéler que le ministère de la Défense est disposé à lever les restrictions existant à cet égard. Ce n’est pas une information anecdotique, même si le Royaume-Uni ne sera pas le premier pays à autoriser les femmes à monter en première ligne où l’objectif est de tuer l’ennemi : il s’agit en effet d’une des conséquences les plus spectaculaires de l’intrusion de l’idéologie du genre dans les mentalités et dans les mœurs.
Non que ces femmes ne se sentent pas femmes : il n’y a pas de revendication explicite à propos de la construction de l’identité de genre par la culture. Mais c’est le substrat de cette idéologie qui produit ici ses effets : l’idée que les hommes et les femmes sont interchangeables dans la vie professionnelle, n’importe quelle vie professionnelle, et que les rôles « genrés » (comme ils disent) sont discriminatoires.
Les femmes en première ligne en 2016
Si les rapports encore attendus sur l’effet sur la psychologie des femmes de participer aux combats avec des unités en première ligne et l’évaluation de leur éventuelle surexposition aux blessures par rapport aux hommes sont favorables, la décision devrait donc intervenir au cours de 2016. En tout cas tout le monde y travaille.
Parmi les freins à cette intégration ultime se trouvait la peur de voir les jeunes femmes nouer des relations avec leurs collègues masculins qui pourraient, par leur existence même, semer le trouble au cœur des groupes fortement solidaires des soldats. Ceux des chefs militaires et des responsables au ministère qui sont favorables aux femmes au combat ont été satisfaits de ce qu’en dit le rapport qui vient d’être publié. On pourrait ajouter que par les temps qui courent, il serait sans doute discriminatoire aussi de supposer que ce type de liaison ne puisse pas exister entre hommes…
L’armée Britannique se soumet au genre
On continuera donc d’évaluer les performances physique et la résistance des femmes, tout en s’autorisant une petite interrogation sur le « risque psychologique » qui les guette sur le terrain – une crainte née de l’expérience en Afghanistan, où il est bien difficile d’éloigner les femmes des premières lignes puisque le front est partout. La nature a la fâcheuse tendance à se manifester malgré les idées des hommes.
Mais en attendant, l’idée de confier à des femmes en âge d’être mères, et sans qu’une nécessité absolue n’y contraigne, le rôle d’abattre des êtres humains, de tuer, de défendre la cité, reste la plus absolue négation de leur rôle et de leur génie propre. En même temps cela nie le rôle de l’homme, qui par nature protège les siens : sa famille, sa cité, son pays.
Et Jeanne d’Arc, alors ? Oui, elle a sans doute aimé la camaraderie du front, l’« odeur de la poudre », elle a aimé mener les hommes au nom de Dieu et de son roi – mais sa mission était exceptionnelle et précisément, elle n’a jamais tué.