A la veille des élections législatives prévues en Grèce le 25 janvier prochain, la question d’une éventuelle sortie d’Athènes de la zone euro – et pourquoi pas de l’Union européenne… – agite les esprits. L’Allemagne, notamment, pose sans ambages l’éventualité du « Grexit » (une sortie de la Grèce), qu’elle juge préférable à une aggravation de la crise économique. Mais Bruxelles ne veut pas en entendre parler…
L’euro est « irrévocable » !
Après des semaines de spéculations et de déclarations intempestives – et parfois contradictoires – la Commission européenne a décidé lundi de remettre les pendules à l’heure, en déclarant que la présence d’un pays au sein de la zone euro est « irrévocable ». Annika Breidthardt, porte-parole de l’Union européenne, s’appuie, pour ce dire, sur l’article 140, paragraphe 3 du traité européen, dont elle a dû faire une lecture rapide, car ce qui est déclaré irrévocable dans le texte c’est le taux fixé entre l’ancienne monnaie d’un pays et la monnaie unique qu’il adopte en entrant dans la zone euro.
Ne pas poser de question…
Mais qu’importe le texte, puisque l’interprétation de ce porte-parole est, somme toute, conforme à l’esprit de la Commission européenne, qui veut que l’Union européenne en général, et la zone euro en particulier, soit le summum politique auquel puisse aspirer un Etat.
Dès lors, autant ne pas se poser de question. C’est en gros ce que dit, de manière sibylline, un autre porte-parole, Margaritis Schinas, lorsqu’il déclare : « Nous n’allons pas entrer dans des spéculations et des scénarios qui risquent d’être interprétés dans un contexte qui ne se pose pas. »
C’est effectivement plus simple…
Berlin plutôt favorable à une sortie de la Grèce
Il faudra tout de même tenir au courant certains gouvernements et dirigeants politiques. Tel Berlin, par exemple, où on fait plus que spéculer sur « Grexit » ; on affirme que cette sortie de la Grèce est inévitable.
Même François Hollande semble suivre son voisin allemand, qui déclarait lundi : « Les Grecs sont libres de décider souverainement de leurs gouvernants. » Et le président de la République ajoutait même : « Quant à la zone euro, c’est à la Grèce seule d’en décider… »
Ah ? Faudrait savoir s’il y a une lecture autorisée des traités européens ou pas.