François Hollande, les Français et « l’esprit du 11 janvier »

François Hollande, les Français et « l’esprit du 11 janvier »
 
Pour deux Français sur trois, François Hollande n’a pas changé. Cette affirmation, qui découle du dernier sondage Odoxa pour iTélé, vient contredire ce que le président de la République a déclaré jeudi lors de sa conférence de presse, et notamment sur le fameux « esprit du 11 janvier ».
 
A cette occasion, en effet, François Hollande s’est dit « forcément changé » par les attentats du début de l’année, et par la manifestation qui a suivi. Mais, si l’on en croit ce sondage, seuls les sympathisants de gauche (et encore 60 % seulement d’entre eux) sont de cet avis. Et, sur 1.008 personnes interrogées jeudi et vendredi, 63 % estiment au contraire que ces événements n’ont pas changé le président de la République.
 

François Hollande devant les Français

 
L’« esprit du 11 janvier », invoqué par le chef de l’Etat, « ne sauvera pas forcément François Hollande », conclut le président d’Odoxa, Gaël Sliman, qui estime, de ce fait, que les Français l’attendent majoritairement sur l’économie. C’est-à-dire sur ce qui, aujourd’hui, les touche le plus…
 
Reste que François Hollande peut être satisfait, jusqu’à un certain point, sur sa proposition de créer une « réserve citoyenne », qui permettrait à des citoyens de s’engager volontairement et bénévolement au service de la collectivité. Ce sont en effet 79 % des sondés qui s’y disent favorables. Mais c’est évidemment très vague, très flou, et n’engageant guère à grand chose. D’ailleurs, dès qu’il s’agit de s’y engager concrètement, ils ne sont plus que 37 % à se dire prêts à le faire.
 

Les Français se contrefichent de « l’esprit du 11 janvier »

 
En réalité, et il suffit d’écouter les Français dans la rue, au café, ou ailleurs, le fameux « esprit du 11 janvier » ne passionne pas les Français. Il n’a consisté, en réalité, qu’en un formidable exercice de communication du président de la République – reconnaissons au moins cette capacité à ses conseils – mais, sur le fond, nos compatriotes s’en moquent. Si François Hollande veut se les attacher durablement, il lui faut s’intéresser à leurs problèmes concrets, et non pas décliner une nième version des idéologies dont il s’est fait le serviteur.