Air France-KLM veut accélérer ses économies, et repousse donc ses objectifs de réduction de dette, qui devrait flirter, cette année encore, autour des cinq milliards d’euros. La baisse de ses recettes risque en effet d’effacer presque intégralement, en 2015, les gains attendus du recul du prix du kérosène.
Le groupe franco-néerlandais, numéro deux européen du transport aérien derrière la compagnie allemande Lufthansa, a donc décidé de réduire ses investissements de 300 millions d’euros, en 2015 et en 2016, par rapport à une enveloppe annuelle d’environ deux milliards prévue à l’origine, entraînant un report d’achats de nouveaux avions moyen et long-courriers.
Compenser la dette par les emplois
Autre poste touché, les emplois. Le groupe, qui a déjà supprimé 8.000 emplois en trois ans, vient de détailler un nouveau plan de réduction de 800 postes au sol et chez les hôtesses et stewards, et des mesures de modération salariale.
Affecté en outre par une dégradation de ses recettes depuis l’été dernier et par la grève des pilotes d’Air France qui a entamé son résultat d’exploitation de 425 millions d’euros, Air France-KLM ne s’est fixé aucun objectif de résultats pour cette année, qui demeure « incertaine ». En la matière, la prudence est de rigueur, souligne le PDG du groupe, Alexandre de Juniac.
De fait, il doit faire face à un recul de son chiffre d’affaires de 2,4 %, à 24.912 milliards d’euros, alors même que le nombre des passagers transportés a progressé de 1,3 % à 87,358 millions. En conséquence, Air France-KLM, dont l’Etat français détient 15,9 % du capital, et ses salariés 6,8 %, n’a versé aucun dividende à ses actionnaires depuis l’exercice 2007-2008.
Air France pourrait connaître d’autres plans sociaux
Et le plan social observé aujourd’hui ne devrait pas être le dernier. Alexandre de Juniac observe : « Le plan de départs volontaires est devenu un moyen bien accepté de gestion des sureffectifs. Les 800 suppressions de postes annoncées en janvier ne sont sans doute pas les dernières. J’ai toujours dit (…) qu’il y aurait d’autres plans. Tout dépendra des négociations avec les organisations syndicales après les élections professionnelles de mars chez Air France. »
Face aux réactions, le patron d’Air France-KLM rétorque : « Nous appliquons un principe simple : ne pas dépenser plus que ce que nous gagnons »…