Près d’un médecin néerlandais sur cinq serait prêt à pratiquer l’euthanasie sur un patient même si ce dernier n’a aucun problème physique, simplement parce qu’il est « fatigué de vivre ». Ce chiffre résulte d’une nouvelle étude menée par l’Université Libre d’Amsterdam, publiée dans le Journal of Medical Ethics et réalisée auprès de 1.500 médecins à travers tout les Pays-Bas.
Cette étude révèle également que 2% des médecins néerlandais ont déjà pratiqué une pareille euthanasie sur des patients, sans raison médicale, pour répondre à la demande d’un patient « fatigué de vivre » et alors même que la loi néerlandaise l’interdit.
40% des médecins néerlandais prêts à pratique l’euthanasie d’un patient atteint de démence
Un autre chiffre glaçant publié par cette étude : 40% des médecins affirment qu’ils peuvent concevoir d’aider à mourir un patient présentant les premiers stades de démence. Trois pour cent des médecins reconnaissent l’avoir déjà fait comme le confirment au demeurant les rapports annuels publiés par les commissions régionales de contrôle de l’euthanasie, qui ont jugé ces pratiques conformes à la loi.
Un tiers de ces médecins affirme également qu’il serait prêt à pratiquer l’euthanasie sur une personne souffrant de troubles psychiatriques. Cette tendance reste marginale, mais est à la hausse comme le nombre des euthanasies sur les personnes dans les stades précoces de démence.
La loi néerlandaise sur l’euthanasie a été votée en 2002 et le texte posait alors six conditions, parmi lesquelles la nécessité d’une « souffrance insupportable sans perspective d’amélioration ».
Mais le texte ne précisait pas que cette souffrance devait être liée à une maladie physique.
27% des médecins néerlandais prêts à euthanasier un patient sans problème médical sérieux
La Cour Suprême néerlandaise a certes affirmé que les souffrances devaient être d’origine médicales, mais son arrêt visait une affaire antérieure à l’adoption de la loi actuelle. Aujourd’hui bon nombre de médecins remettent cette condition en cause : 18% d’entre eux sont prêts à pratiquer une euthanasie sur un patient qui n’a aucun problème médical, près d’un sur cinq.
Pire encore, 27% d’entre eux sont prêts à euthanasier un patient qui n’aurait que des problème médicaux sans gravité.
Lorsque la loi a été votée, il y avait des « limites », qui sont donc sans cesse repoussées. C’est exactement ce qu’affirment les opposants à l’euthanasie en France comme partout ailleurs dans le monde.