Samedi dernier, le pape François a reçu en audience 7.000 représentants de la Confédération coopérative italienne et les a très largement félicités pour leur action, les incitant même à « créer une nouvelle économie de qualité » et à être « le moteur qui soulève et développe la part la plus faible de nos communautés locales et de la société civile ». Le pape Français s’est approprié les mots de Basile de Césarée, cités plus tard par Saint François d’Assise : « L’argent est l’excrément du diable », reconnaissant toutefois qu’il pouvait être utilisé pour « promouvoir le bien commun », notamment par le biais de bonnes coopératives.
 
Dans le mot qu’il leur a adressé, le pape François a également souligné qu’il estime nécessaire la création de nouvelles coopératives pour pouvoir offrir du travail, particulièrement aux femmes et aux jeunes qui « ont besoin et ont envie de s’insérer dans le monde du travail ». Une manière de réconcilier « les familles avec le travail » et de relancer l’économie dans une société vieillissante.
 

Le pape François félicite les coopératives italiennes et critique le capital « qui commande les hommes »

 
Le pape a ensuite mis en garde ses interlocuteurs : « Quand l’argent devient une idole, il commande les choix de l’homme. Et alors il ruine l’homme et le condamne. Il le rend esclave. L’argent au service de la vie peut être géré de la bonne manière par la coopérative, mais à condition que ce soit une coopérative authentique, vraie, où ce n’est pas le capital qui commande les hommes, mais les hommes qui commandent le capital. »
 
L’occasion pour ce pape décidemment très engagé contre le grand capital de critiquer sans détour le comportement des pouvoirs économiques et financiers à l’heure de la mondialisation et de rappeler la reconnaissance de l’Eglise pour l’expérience coopérative très développée en Italie : 40.000 coopératives y emploient déjà plus de 830.000 salariés…
 

Le pape encourage à investir sainement et à combattre les fausses coopératives

 
Le pape François a encouragé la Confédération coopérative italienne à prendre l’avenir en main et à développer les coopératives, notamment dans le domaine sanitaire et social.
 
Un souhait pour ce pape : que naisse « un réseau efficace d’assistance et de solidarité et que les gens, depuis les plus nécessiteux, soient mis au centre de tout ce mouvement solidaire ». S’il a fustigé l’argent devenu roi, le pape François a également reconnu qu’il était absolument nécessaire pour faire tourner ces coopératives, et s’est adressé très concrètement aux représentants réunis au Vatican : « Vous devez investir, et vous devez bien investir ! » – mais également combattre « les fausses coopératives, celles qui prostituent le nom même de coopératives. (…) C’est un mensonge honteux et gravissime qui ne peut absolument pas être accepté ».
 

Les catholiques critiquent le grand capital

 
Au-delà de la critique de l’argent-roi, la vision est décidément socialisante. D’autres critiques du grand capital comme Chesterton ou Louis Salleron ont prôné, avec plus de réalisme, la diffusion de la propriété, la multiplication des « capitalistes » qui assure la sauvegarde salutaire de la responsabilité personnelle.