It follows, soit « ça suit », est un pur film d’horreur, à réserver aux amateurs du genre, adultes ou grands adolescents. Une jeune femme est contaminée par un de ses amants, qui l’en avertit après coup, au moyen d’une périlleuse malédiction. Une dangereuse créature polymorphe, lente dans ses déplacements, mais déterminée, la suivra partout, et la tuera douloureusement en cas de contact. La mort obtenue, le monstre remonte au contaminateur précédent. Seul moyen de retarder la malédiction, la transmettre, la créature s’en prenant toujours au dernier atteint. On peut y discerner une parabole sur les MST (maladies sexuellement transmissibles), voire, et l’on ne s’en plaindra pas, une fable moralisante contre le nomadisme sexuel, irresponsable et cynique, de la jeunesse contemporaine.
 

It follows : des scènes remarquables

 
Le film dresse un portrait farouche et juste de l’homme, prêt à condamner à mort autrui sans trop de scrupules pour espérer gagner quelques jours pour sa propre vie, ou semaines au plus. Le monstre peut être vu comme une forme de démon, jamais combattu par la prière, action totalement hors du champ mental de ces jeunes, impossible à abattre par des armes matérielles, et in fine toujours vainqueur. Certaines scènes s’avèrent remarquables. Le travail sur le décor, dont les paysages urbains ruinés, est à saluer. Il n’y a nulle complaisance dans les scènes intimes, brèves. Techniquement It follows respecte les codes du genre, et sans culminer au chef d’œuvre, se distingue de la médiocrité habituelle.
 
Octave Thibault