Le ministère des Finances a présenté mercredi une série de mesures pour lutter contre le financement du terrorisme. La plus visible consiste dans l’abaissement du plafond de paiement en argent liquide de 3.000 euros actuellement à 1.000 euros. Le « cash », vecteur du terrorisme ? Planquez vos porte-monnaie ! Mais de qui se moque-t-on ?
En marge de son offensive anti-terroriste, qui l’a conduit à forcer la fermeture de certains sites internet, le gouvernement veut donc, en outre, « renforcer le cadre réglementaire » pour agir sur le volet du financement des actes terroristes.
Première priorité, éviter la circulation de trop d’argent en espèces, « et plus généralement des moyens de paiement anonymes » qui, en limitant le contrôle, favorise les trafics.
Officiellement : lutter contre le terrorisme
C’est dans cette optique que le seuil de paiement en liquide autorisé sera donc abaissé de 3.000 euros à 1.000 euros « pour les personnes physiques ou morales résidentes en France ». Ce seuil sera de 15.000 à 10.000 euros pour les non-résidents. Parce que, bien évidemment, les autochtones sont beaucoup plus susceptibles que les étrangers de poser des bombes…
Le ministère des Finances déclare tranquillement qu’il s’agit de privilégier les moyens de paiement avec une meilleure traçabilité, tels que chèque, carte bancaire et virements.
Pour nous aider à ne pas nous engager sur la pente dangereuse du terrorisme, le ministère envisage un signalement systématique de tout dépôt ou retrait d’argent supérieur à 10.000 euros à la cellule de renseignement de Bercy sur la fraude fiscale, baptisée Tracfin. Tout simplement…
Réduire l’argent liquide
Parmi les autres mesures, la limitation à un seuil de 250 euros des cartes prépayées, et la nécessité de présenter une pièce d’identité pour toute opération de change d’un montant supérieur à 1.000 euros. Et quelques autres, à l’avenant.
Mais de qui se moque donc Michel Sapin ? Depuis qu’il a fait cette annonce, on ne cesse de se gausser dans les bistrots et les commerces. Comme si les terroristes et autres grands malfrats allaient, tout à coup se trouver pincés pour ne plus pouvoir fourguer 2.000 euros en espèces !
Et de fait, pourquoi réduire ainsi la circulation de l’argent liquide ? Pour vous empêcher d’acheter une kalachnikov ? C’est risible… Avec si peu d’argent, les réseaux maffieux et terroristes n’existeraient pas.
La réalité du discours ministériel ne réside pas dans la lutte contre le terrorisme, mais dans le contrôle. Le mobile est donc là : contrôler toutes nos opérations pécuniaires. En brimant, au passage, certains secteurs, comme celui de la brocante : chez l’antiquaire, les bonnes affaires se règlent souvent en espèces.
La main du gouvernement dans votre porte-monnaie !
Mais, depuis que François Hollande a déclaré la guerre à la finance, depuis qu’il a dénoncé les riches qui gagnent 4.000 euros par mois – les voyous ! –, l’Etat socialiste a révélé sa vraie nature. Il s’agit de confisquer l’argent du Français moyen le contrôler complètement et pour compenser les pertes abyssales de l’Etat ; et celles, bien sûr, de l’Union européenne. Et tant pis aussi pour le discours sur la croissance, que Manuel Valls rabâche, il est vrai, avec tant de peine.
Ça tombe bien, la prochaine directive européenne sur le contrôle économique doit être transposée dans notre droit avant la fin de l’année…
Alors, si demain vous songez à faire un joli cadeau à votre épouse, quelque chose qui sort un peu de l’ordinaire, prenez garde : votre carte bleue va révéler à Big Brother que vous dilapidez un argent dont il pourrait avoir bientôt besoin. Et, avec un peu de chance, en prime, vous serez filmé !