Paris : la finance publique mondiale s’est réunie pour unifier ses pratiques en manière d’investissements pour le « climat »

Paris : la finance publique mondiale s’est réunie pour unifier ses pratiques en manière d’investissements pour le « climat »
 
Le Forum Finance Climat 2015 s’est déroulé à Paris, mardi, sous l’égide de l’International Development Finance Club (IDFC) qui regroupe 22 banques de développement publiques du monde entier. L’objectif de la réunion était d’unifier les pratiques en matière d’investissements « verts » en faveur d’un modèle de développement qui limite les émissions de CO2. Un marché gigantesque qui implique désormais non seulement les banques elles-mêmes, mais les opérateurs privés et les collectivités : son chiffre d’affaires s’envole vers les centaines de milliards d’euros.
 
L’idée est de viser davantage d’acteurs privés dans le monde de la banque, des fonds d’investissements et des assurances, tout en se donnant des airs de vertu. La directrice générale de l’Agence française de développement, Anne Paugam, avait annoncé avant la réunion que l’idée s’impose dans la mesure où le « changement climatique menace les acquis du développement ». Pour cela, il faut créer des « effets de levier » en faveur de ces investissements. Encore du dirigisme économique…
 
Quoi qu’il en soit, les banques de développement représentées se sont toutes engagées à intégrer la composante du « changement climatique » dans leurs programmes d’investissement.
 

Le Forum Finance Climat veut davantage d’investissements « verts »

 
Le Forum Finance Climat propose notamment de soutenir les pays en développement pour réaliser les « transformations structurelles » qui permette à leurs économies de mieux résister aux « défis du dérèglement climatique ».
 
Encore faut-il y croire, aux dangers du réchauffement. Encore faudrait-il souligner que les exigences de réduction des émissions de CO2 entravent aujourd’hui le développement de nombreux pays ; à commencer par la France.
 
Les nouveaux investissements attendus devraient intervenir dans le prolongement de ceux qui sont déjà comptés au titre des « obligations vertes » : énergies renouvelables, projets d’adaptation au changement climatique. L’IDFC espère surtout unifier le concept d’« investissement vert » et d’en arrêter une définition « claire et commune ». Et d’augmenter l’intérêt pour ces nouveaux outils à l’heure où les organismes financiers tiennent compte du « risque climat ». Celui-ci ne vise pas les savants calculs sur l’augmentation de la température, mais la probabilité de la création d’une « taxe carbone » ou la prévision d’évolutions des prix des matières premières fossiles.
Sur ce dernier chapitre, les surprises n’ont pourtant pas manqué ces derniers temps…
 

La finance publique mondiale au chevet du climat

 
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a participé à la séance de clôture de la réunion, qui bien entendu prépare le sommet sur le climat à Paris à l’automne.
 
Le Secrétaire général assistant de l’ONU pour le changement climatique, Janos Pasztor, a suivi les travaux et noté, dans son allocution de bienvenue, que « la finance est centrale en matière de négociations sur le changement climatique », notamment pour « construire la confiance » entre pays développés et en voie de développement, et pour « catalyser des actions de terrain pour limiter les émissions et renforcer la résilience tout en promouvant la croissance économique ».
 

« Avant Paris », l’unification des pratiques de la finance publique mondiale sous l’égide de l’ONU

 
Janos Pasztor a déclaré que sur le plan de la finance, le secteur privé va devoir « s’engager » à investir plus de 200 milliards de dollars avant la tenue du sommet de Paris, tandis que le Fonds Vert Climat doit approuver des projets et verser des fonds aux pays en voie de développement « avant Paris », ainsi que le veut l’ONU. L’ONU veut aussi voir un « soutien politique et économique significatif de la croissance à bas carbone pour les moteurs économiques ». Il s’agit de divertir les « milliards de dollars potentiellement égarés dans le monde du “ haut carbone ” pour qu’ils soient investis dans des domaines alternatifs à bas carbone. »
 
Bien sûr, il réclame des « progrès dans l’évaluation du prix du carbone ». Des progrès dans le sens de la hausse, évidemment !