La Banque mondiale l’avoue elle-même : en apportant son aide à plusieurs régions ravagées par la sécheresse en Afrique sahélienne, elle vise à promouvoir la contraception et la « santé sexuelle » des femmes dans l’objectif de réduire la fertilité dans une « région islamique conservatrice ». Autrement dit, de changer les mentalités tout en exerçant un contrôle indirect de la population.
Le projet est mené conjointement avec le fonds de l’ONU pour la population (FNUAP).
La Banque mondiale vient de négocier un contrat d’aide de près de 200 millions de dollars avec le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Tchad et la Côte d’Ivoire, dont le coordinateur du Sahel Women’s Empowerment and Demographics Project Christophe Lemiere a précisé qu’il vise à « alléger la pression démographique sur un environnement touché par la sécheresse » pour y promouvoir « la prospérité à long terme ».
La Banque mondiale s’associe au FNUAP pour financer le contrôle de la population au Sahel
« Pour déclencher une transition de la fertilité rapide, le projet cherche à augmenter l’offre et la demande des contraceptifs » dans une région qui a vu sa population augmenter en raison de son taux de fécondité le plus élevé au monde – et une baisse de la mortalité infantile de 25 % en dix ans. Ce qui semble indiquer que tout ne va pas si mal…
Augmenter la demande de contraception suppose des programmes de « sensibilisation », des campagnes publicitaires et autres pressions pour venir à bout de la méfiance traditionnelle, accentuée par un islam « traditionnel », à l’égard de la limitation artificielle des naissances. La Banque mondiale a ainsi pour objectif de contrer les croyances et coutumes de peuples traditionnellement très attachés aux valeurs familiales, où toute nouvelle vie est encore perçue comme un don.
Le projet vise particulièrement à jouer sur le taux de natalité afin d’obtenir une « population active importante, avec moins de personnes à charge ». C’est ce qui a été fait en Chine – la Chine qui aujourd’hui se trouve confrontée à la difficulté de prendre soin de sa population vieillissante, au manque d’enfants pour prendre la relève et à la pénurie de femmes, en raison de l’avortement sélectif qui élimine de nombreux bébés filles avant même leur naissance. A tel point que le boom économique lié à sa forte population active (et sous-payée) est en train de s’essouffler.
Ouvrir le Sahel à la contraception et à la santé génésique : la Banque mondiale fidèle à son idéologie
La Banque mondiale reste ainsi fidèle à l’idéologie du refus de la vie et de la diffusion de la contraception dont elle vise à nier, gommer le caractère moralement inacceptable – et aussi les effets secondaires nocifs – tout en poussant les femmes à rejoindre le marché du travail au Sahel.
Ce sont les objectifs principaux, qui passent par la lutte contre le mariage juvénile et les grossesses adolescentes : dans la région, 25 % des femmes âgées de 15 à 19 ans sont déjà mères ou enceintes. La réponse à cela est d’abord l’éducation – morale et intellectuelle. Les organismes supranationaux comme la Banque mondiale l’affirment certes, mais n’en mettent pas moins l’accent sur la contraception : manière de découpler la sexualité et la procréation au nom d’une « santé génésique » dont l’objectif est d’en finir avec le sens de la loi naturelle.