Inquiétude du G20 au sujet de l’instabilité financière

Inquiétude du G20 au sujet de l’instabilité financière
 
Le Groupe des Vingt, communément appelé G20, a voulu se montrer optimiste vendredi, à Washington, au sujet des perspectives de croissance de l’économie mondiale. Néanmoins certains responsables, et non des moindres, redoutent que l’Europe, toujours fragilisée, ait quelque mal à surmonter l’instabilité financière actuelle, notamment dans l’éventualité où la Grèce ne parviendrait pas à s’entendre avec ses bailleurs de fonds internationaux. Bref, les grands argentiers se montrent inquiets.
 
Dans un communiqué, les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 ont donc salué les signes positifs – ou convient-il de dire moins négatifs ? – concernant certaines grandes puissances économiques. « Les risques pour l’économie mondiale sont plus équilibrés que lors de notre précédente réunion », affirme le communiqué, qui poursuit : « Les perspectives des économies avancées, surtout au Japon et dans la zone euro, se sont améliorées et cela pourrait étayer une reprise économique mondiale plus soutenue. »
 
Sitôt dit, le communiqué aborde, comme s’il passait du souhait à la réalité, les risques : « volatilité des taux de changes et inflation faible prolongée avec des taux d’intérêt négatifs, des déséquilibres persistants et des tensions géopolitiques ».
 

L’instabilité financière dans tous les esprits

 
On reste dans le vague, mais on pense très fortement à certaines crises précises qui, si on ne les nomme pas, histoire sans doute de les exorciser, sont dans tous les esprits, comme la Grèce.
 
« L’humeur est sensiblement plus sombre que lors du dernier sommet international », déclare ainsi le ministre britannique des Finances, George Osborne, au sujet de la situation économico-politique grecque, contredisant, de fait, le ton quelque peu optimiste du communiqué. Et ce n’est pas, de la part du représentant de la couronne britannique, une simple formule puisqu’il poursuit : « Il me semble évident qu’une initiative ou un calcul malheureux de la part de quelque partie que ce soit pourrait aisément replonger les économies européennes dans le genre de situation périlleuse que nous observions voici trois à quatre ans. »
 
Bref, un état d’esprit d’autant plus morose que le G20 fait également état d’un risque accru d’instabilité financière dans la mesure où les politiques monétaires des grandes banques centrales commencent à diverger.
 

Inquiétude au G20 malgré un optimisme de façade

 
Retour au communiqué officiel : « Dans un environnement de politiques monétaires divergentes et de volatilité accrue du marché financier, il faut élaborer les politiques avec soin et les communiquer de façon claire pour minimiser les répercussions négatives. » Là encore, l’optimisme de façade ne tient donc pas longtemps.
 
Pas de solution à court terme face à une situation à tendance endémique, mais la nécessité affirmée « d’une réglementation et d’une surveillance adaptées ». Là encore, l’idée d’une autorité économique internationale, mondiale pointe son nez, comme la seule solution envisageable pour sortir de la crise et du marasme. Volonté de se défausser devant l’idéologie ou aveu d’incompétence ?
 
Malgré tout, le G20 est toujours capable d’envisager des mouvements de fonds importants, lorsqu’il s’agit d’évoquer des sujets qui le taraudent. Ainsi de la lutte contre le réchauffement climatique dont le G20 a fait l’un de ses principaux chevaux de bataille.
 
Le Français Michel Sapin s’est montré particulièrement en pointe sur la question, qui estime nécessaire un engagement plus net du système financier privé dans le financement de projets tournant autour de cette question. Il est vrai que, faute de moyens, la conférence de Paris sur le climat, qui se tiendra à la fin de l’année, ne sera en mesure que d’aligner des vœux pieux…
 

François le Luc