Pétrole : la Chine s’installe en Antarctique. Une politique à long terme en vue de 2048 ?

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Alors que l’interdiction en cours sur l’exploitation des réserves pétrolières de l’Antarctique viendra à échéance en 2048, il semble que la Chine veuille anticiper pour être prête à passer à l’action. Elle s’installe de plus en plus visiblement dans le continent qui reste, pour l’heure, une sorte de patrimoine commun, qu’aucun pays n’a revendiqué à cette date. Sa politique à long terme, qui l’a déjà poussée à avancer ses pions dans de nombreuses régions du monde, se traduirait ici par des implantations qui ne porteraient leurs fruits que dans une trentaine d’années…
 
Les 200 milliards de barils de pétrole qu’abrite le continent du bout du monde sont un premier appât.
 

Le Traité de l’Antarctique interdit l’exploitation du pétrole d’ici à 2048

 
Mais depuis 1959, il est interdit d’y toucher : c’est l’année de la signature du Traité de l’Antarctique à laquelle la Chine est partie avec 51 autres signataires : tous se sont engagés à ce que les terres australes soient ouvertes à la recherche scientifique pacifique, en dehors de toute présence militaire. D’autres règlements et conventions internationales protègent l’Antarctique de la « sur-pêche » et des activités minières « excessives » – dans une zone qui ne possède que peu de ressources connues dans ces domaines.
 
Pour le pétrole, c’est autre chose.
 

La Chine s’installe et ne craint pas la politique du long terme : 2048, c’est demain !

 
Et si pour l’heure, la Chine joue le jeu, d’aucuns la soupçonnent d’avoir des ambitions plus conquérantes. Elle a construit sa première base de recherche en 1985 ; le rythme de ses implantations est resté si lent qu’il a fallu attendre 2014 pour qu’une quatrième station voie le jour. Mais le site d’une cinquième base est d’ores et déjà choisi et la Chine investit dans les outils ad hoc : des avions qui peuvent évoluer sur ces terres glacées, tout comme des hélicoptères et un deuxième brise-glace.
 
Ces faits sont le signe d’une accélération et d’une intensification des installations chinoises, comme un « jeu de pouvoir » alors que l’échéance de 2048 approche. L’important étant d’être les premiers sur les rangs lorsque les premiers coups de pioche pourront être donnés.
 

Anne Dolhein