Royaume-Uni : un rapport veut remplacer l’éducation religieuse par la morale humaniste

Royaume-Uni un rapport veut remplacer l’éducation religieuse par la morale humaniste
 
L’ancien ministre britannique travailliste de l’éducation, Charles Clarke, a annoncé qu’il souhaitait l’abolition des rassemblements de prières (chrétiennes) dans les écoles britanniques et désire également que les cours d’éducation religieuse soient remplacés par des leçons sur la religion et la morale humaniste – maçonnique – au Royaume-Uni.
 
Dans un texte rédigé avec Linda Xoodhead, professeur de sociologie des religions à l’Université de Lancaster, l’ancien ministre « humaniste » affirme que les lois actuelles obligeant les écoles à organiser un temps quotidien de prière sont périmées et que ces rassemblements devraient être remplacés par des assemblées laïques et humanistes, capables d’embrasser la foi de tous les Britanniques.
 
Les deux auteurs s’appuient sur l’abandon croissant des exigences de l’Education Act signé en 1944, au sujet de la présence de la religion à l’école, pour réclamer un changement qui puisse « mieux comprendre la religion moderne et ses pratiques et permette aux jeunes gens d’explorer leur propre religion et celle des autres, ainsi que les croyances non religieuses afin de parvenir à leur propre conclusion ».
 

La morale humaniste en remplacement de l’enseignement religieux

 
L’ancien ministre et le professeur insistent : « Nous pensons que l’humanisme laïc et les autres philosophies non religieuses, les philosophies de vie et formes de croyances sont entièrement légitimes et devraient être respectées et traitées de la même manière que la religion dans le système d’éducation ».
 
Andrew Copson, directeur exécutif de la British Humanist Association a salué le rapport, insistant à son tour : « Tous les domaines de notre système d’éducation qui est en lien avec des questions de religion ou de croyances a un besoin urgent de renouveau et c’est ce que ce texte propose systématiquement et avec acuité. Personne ne sera d’accord avec son intégralité, mais c’est une contribution informée et valable dans ce qui devrait être l’un des plus débats les plus importants sur l’éducation aujourd’hui. »
 
Le directeur du Christian Institute, Colin Hart, n’est pas étonné de cette réaction, puisqu’il accuse l’association en question d’imposer son programme : « Ils veulent enseigner l’athéisme, détruire l’éducation religieuse et tout contrôler depuis le centre ». « La plupart des professeurs d’éducation religieuse ont été lourdement préparés à l’approche multiconfessionnelle, comme sur les cinq prières par jour, mais la loi dit vraiment que le centre de cet enseignement doit être le christianisme. Cela a un sens, culturellement », a-t-il ajouté.
 

Les autorités chrétiennes du Royaume-Uni défendent l’éducation religieuse au sein des écoles confessionnelles

 
Colin Hart veut préserver l’Education Act, tout en acceptant que les leçons soient adaptées à la population dans certains quartiers, en fonction de la religion dominante. Les humanistes refusent et réclament un système centralisé, basé sur une idéologie « humaniste », et donc syncrétiste et maçonnique.
 
D’autres représentants chrétiens ont réagi pour refuser cette proposition où en définitive seul l’athéisme triomphe.
 
L’un des représentants de l’Eglise catholique commente : « L’adhésion à une religion n’est pas un engagement à temps partiel qui peut être réservé à certains activités ou à certaines heures de la semaine. Il s’agit d’une adhésion de la personne entière et les écoles confessionnelles devraient pouvoir continuer à avoir la liberté de rédiger leur propre programme conformément à leurs propres principes. »
 
Les écoles confessionnelles voudraient garder le droit de conserver leur caractère confessionnel et ne pas se voir imposer des cours de valeurs maçonniques et autres principes spirituels par l’Etat… Un désir d’autant plus légitime que les écoles confessionnelles sont choisies librement par les parents !
 

Béatrice Romée