Dimanche dernier, un homme s’est jeté dans une foule aux abords d’une zone commerciale du centre de la ville de Graz, en Autriche, au volant sa voiture, à 90 km/h. Bilan : trois morts dont un enfant, et 34 blessés. Les corps étaient à peine retirés des rues autrichiennes que la police rassurait la population en lui affirmant qu’elle venait d’être témoin d’un acte de violence isolé d’un jeune déséquilibré. Interdiction de penser à un attentat islamiste.
Les médias l’ont répété en boucle, comme à leur habitude : le meurtrier était un Autrichien de 26 ans, perturbé par des problèmes familiaux. Mais peu d’entre eux ont précisé un détail important de la vie de ce jeune « Autrichien » : il est originaire de Bosnie, fervent musulman et connu sous le nom d’Alen Rizvanović.
Sur Facebook, le « déséquilibré » apparaît comme un islamiste convaincu et ennemi de l’Occident
Et Facebook nous en apprend davantage sur le profil de ce jeune déséquilibré qui a foncé sur des passants en voiture avant de se diriger vers des passants avec « un grand couteau » : il avait « liké » sur les réseaux sociaux plusieurs pages parmi lesquelles « Islam : la religion avant la culture », « les Etats-Unis sont la pute d’Israël », « convertissez-vous à l’islam » ainsi que des dizaines de pages qui proclamaient sa dévotion pour Allah, le Coran ou les hadiths…
Son attentat n’était peut-être pas seulement motivé par les problèmes qu’il pouvait avoir, par ailleurs, avec sa femme et ses enfants. Pourquoi exclure d’emblée l’attentat islamiste ? Il n’y a pas de raison que les pays occidentaux soient à l’abri de pareils attentats, si difficiles à éviter.
Bien conscients que les attentats sophistiqués sont un prétexte pour durcir la surveillance des islamistes en Europe, les groupes d’influence tels que l’Etat islamique ont invité leurs fidèles à mener des attaques sans appui technologique : une voiture « folle » en est le parfait exemple.
L’Etat islamique avait appelé ses fidèles islamistes à mener des attentats avec leurs voitures
Au début de cette année, le porte-parole de l’Etat islamique Abu Mohammed al-Adnani a d’ailleurs appelé les musulmans qui vivent dans des pays occidentaux à mener le djihad à leur mesure : seuls plutôt qu’en groupes faciles à interpeller.
Dans une vidéo de neuf minutes, retranscrite dans le magazine de propagande de l’Etat islamique, al-Adnani lançait un appel sans équivoque : « Nous relançons notre appel aux musulmans qui sont en Europe, dans l’Ouest infidèle ou partout ailleurs, à cibler les croisés dans leurs pays d’origine et partout où ils peuvent les trouver… Nous serons ennemis, devant Dieu, de tout musulman qui peut faire couler le sang d’un croisé et s’abstient de le faire avec une bombe, une balle, un couteau, une voiture, une pierre ou même un coup de pied ou de poing. »
En Autriche on parle d’acte de violence isolé pour ne pas évoquer un attentat islamiste
En mars dernier, l’Etat islamique appelait à nouveau ses fidèles à utiliser la voiture.
Lorsqu’on se souvient de ces appels de l’Etat islamique, il est difficile de ne pas se poser la question d’une attaque terroriste en Autriche. Une voiture lancée à pleine allure contre les passants ensuite agressés au couteau : c’est exactement ce que préconisent les autorités islamistes.
Mais les autorités autrichiennes refusent la réalité avec autant de talent que les autorités françaises. En décembre dernier, un homme s’était jeté sur un marché de Noël avec sa voiture en criant « Allah akbar »… Là encore, les Français avaient été priés de croire qu’il s’agissait simplement de l’acte isolé d’un déséquilibré.
Alors : actes isolés ou série d’attaques terroristes ?