La compagnie aérienne française Air France a démenti vendredi certaines informations de presse selon lesquelles elle envisagerait la suppression de quelque 3.300 postes supplémentaires, sur les quelque 65.000 que compte la compagnie, ce qui constituerait le quatrième plan social sur les emplois affectant le groupe en trois ans.
Selon ces informations, en effet, ce plan social au sein de la filiale du groupe Air France-KLM prévoirait 3.000 départs parmi les personnels au sol, et 300 chez les pilotes. Ces suppressions de postes s’accompagneraient du retrait de quinze à vingt avions de la flotte d’Air France et de nouvelles fermetures de lignes. Ce projet aurait en outre entraîné le blocage des négociations avec les syndicats d’hôtesses et de stewards.
Vers un nouveau plan social ?
De fait, en début d’année, la compagnie avait annoncé vouloir supprimer 800 postes supplémentaires, en plus des 8.000 suppressions effectivement réalisées depuis trois ans dans le cadre du plan de restructuration « Transform 2015 ». Ce plan prévoyait de dégager 20 % de rentabilité afin d’arriver à réaliser deux milliards d’euros d’économies.
Air France n’en finit plus, en effet, de subir le poids d’une dette très lourde, qui, après avoir atteint le chiffre effarant de 6,5 milliards d’euros, culminait encore à 4,9 milliards à la fin du mois de mars.
Or il lui faut absolument, sous peine de ne jamais réussir à remonter la pente, résister à la concurrence de plus en plus rude que lui livrent certaines compagnies à bas coûts, et notamment celles des pays du Golfe, de plus en plus présentes en Europe.
Air France en panne de compétitivité
La direction d’Air France affirme donc sa volonté récurrente de faire des « efforts importants de compétitivité ». Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, a même annoncé cette année un nouveau plan « Perform 2020 », qui devait débuter l’année prochaine, afin de ramener la compagnie française à la rentabilité.
Malgré ce faisceau convergent, Air France a tenu vendredi, dans un communiqué, à « démentir les informations parues ce matin dans la presse » ; tout en précisant que son PDG, Frédéric Gagey, devrait prochainement faire un point sur la situation économique de la compagnie.
Ce qui, malgré les termes dudit communiqué, n’est pas forcément contradictoire.