La décision de la Cour suprême des Etats-Unis d’imposer le « mariage » des couples de même sexe à l’ensemble de l’Union ne suffit pas à au lobby LGBT. Que ce soit le LGBT Center de Los Angeles, qui a fait circuler un courriel annonçant « Nos prochaines étapes », le Transgender Law Center d’Oakland qui a lancé le hashtag #morethanmarriage (« mieux que le mariage ») sur Twitter ou la très influente association GLAAD pour qui « le mariage est une victoire d’étape, pas une ligne d’arrivée », plusieurs associations d’homosexuels ont déjà fait savoir qu’elles préparent déjà leurs prochaines batailles. Et il semble que ce soit en faveur des transgenres.
Elles donnent ainsi raison à tous les opposants au « mariage » gay pour qui celui-ci n’était à l’évidence pas un but, mais un moyen d’aller plus loin.
Le mariage gay n’est qu’une étape pour les activistes LGBT
Kate Kendell, directrice exécutive du National Center for Lesbien Rights à San Francisco s’inquiète de ce que le public puisse penser qu’en ayant conquis le droit de se marier, « les LGBT ont gagné leur bataille et que le travail est fait ». « Mais pour ceux d’entre nous qui nous attelons à cette tâche depuis bien longtemps déjà, nous savions depuis des années que nous allions obtenir la liberté de nous marier, et notre travail s’est donc développé sur différents axes. »
Lesquels ? C’est la question que se pose désormais le lobby LGBT. C’est au cours des années 1990 que le lobby a pris la décision « délibérée » de se focaliser sur le mariage, à une époque où le sida faisait des ravages parmi la « communauté ». Pour Lorri L. Jean, du Los Angeles LGBT Center, il a été facile alors de faire soutenir cette lutte parce qu’elle a pu être menée sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis et qu’elle a été très contestée, notamment dans les Etats où la définition traditionnelle du mariage a été défendue par des référendums (dont les juges de la Cour suprême n’ont tenu aucun compte, soit dit en passant).
Les prochaines batailles des LGBT seront-elles concertées ?
Trouver une autre revendication qui puisse mobiliser aussi largement sera difficile, reconnaît Rick Zbur, d’Equality California. « Le mariage, c’était facile à comprendre et constituait un principe unificateur. La plupart des mouvements n’ont pas un tel principe unificateur ; il va nous falloir nous efforcer d’accomplir la rude tâche d’éduquer le public petit à petit et morceau par morceau… La prochaine phase se révélera un peu plus dure. »
Les uns envisagent de revendiquer des droits fédéraux accrus pour protéger les gays dans la sphère du travail entre autres : lutte contre la discrimination ou discrimination positive ? D’autres aimeraient des programmes de lutte contre la précarité du logement, les thérapies de changement d’orientation sexuelle (seules les opérations pour le changement de sexe des transgenres étant acceptables selon la pensée unique homosexualiste) et les suicides des jeunes LGBT.
D’autres encore aimeraient qu’on s’occupe davantage des transgenres et des bi-sexuels. Voire que cesse la discrimination au sein de la communauté elle-même qui semble se focaliser sur les couples blancs gays (ainsi que le regrette Faith Cheltenham, lesbienne noire…).
Les transgenres, prochaine étape des revendications LGBT
Le Los Angeles Times souligne que le thème des transgenres a surgi sans les discussions publiques et dans la presse, et se demande si c’est « le » prochain cheval de bataille.
Ce qui est vrai aux Etats-Unis l’est aussi en France et en Europe. Le thème est de plus en plus présent dans les médias, dans les institutions internationales, à l’ONU, dans l’Union européenne, et devient « grand public » : pensez aux « succès » de Conchita Wurst. De Bruce Jenner à la une de Vanity Fair aux personnages trans qui font leur entrée dans les sitcoms américaines à la candidate transgenre indemnisée pour « discrimination à l’embauche » le mois dernier en France, c’est un lame de fond qui s’installe.
Délibérément.
Une telle « harmonie » mondiale ne saurait être le fruit du hasard.