Mgr Roberto Lückert, archevêque de Coro et président de la commission épiscopale des moyens de communication sociale du Venezuela, vient de prendre le monde à témoin afin que la situation de son pays soit connue de tous. Sous le régime de Nicolas Maduro, a déclaré le prélat à la presse, le gouvernement du Venezuela fait pression sur les médias pour qu’ils n’évoquent pas les graves problèmes auxquels est confronté le pays qu’ils présentent comme une sorte de « Disneyland ». Le gouvernement demeuré chaviste se comporte comme une « parfaite dictature de type Cuba », affirme-t-il.
Les déclarations de Mgr Lückert ont été publiées par El Carobobeño, journal d’opposition dont la une notait aujourd’hui qu’un employé recevant le salaire minimum doit travailler 10 jours pour pouvoir offrir le plat traditionnel local, « le pabellón criollo » à sa famille…
Le Venezuela est une parfaite dictature totalitaire de type Cuba, affirme un archevêque catholique
Affirmant que sans « communication sociale » il n’y a pas de démocratie, puisqu’il faut pouvoir communiquer librement sur les « problèmes du pays », l’archevêque affirme que « ce gouvernement muselle les moyens de communication du pays à l’approche des élections, en les utilisant pour insulter, humilier et exclure ».
Parlant d’« abus de l’exécutif », Mgr Lückert dénonce la décision du gouvernement d’imposer ses interventions de campagne au cours de la programmation normale de la radio et de la télévision, tout en faisant payer sa propagande par « l’argent du peuple ». « Ces espaces à la radio et à la télévision ne sont pas gratuits, on ne leur en fait pas cadeau, cela coûte beaucoup d’argent et c’est un abus par rapport aux candidats de l’opposition qui n’ont pas les moyens d’assurer leur promotion », assure l’évêque.
Mgr Roberto Lückert accuse le gouvernement Maduro de museler les médias
Ainsi donc, un représentant de poids de l’Eglise catholique au Venezuela se permet-il d’intervenir dans la vie politique du pays ? Oui, et sans complexes ! « Nous n’avons aucun lieu pour la dissidence ni pour dénoncer ce qui se passe dans ce pays, ce qui permet au gouvernement de prétendre que c’est une sorte de Disneyland où tout va pour le mieux », a-t-il affirmé. « Selon ses porte-paroles, il n’y a pas de pénurie, pas de chômage, pas d’insécurité. Il faut pourtant dire tout cela et c’est pour cela que les médias existent, ils doivent être la partie la plus sensible de la société pour pouvoir communiquer à propos de ce qui se passe, non pour faire de la dénonciation pour la dénonciation, mais pour trouver des solutions. »
Le prélat intervenait après que le gouvernement de Nicolas Maduro a menacé de poursuites CNN en raison de l’image qu’en donne cette chaîne américaine : « Cela revient à fermer l’unique fenêtre que possède le Venezuela sur le plan international. Le gouvernement se comporte comme une parfaite dictature de type Cuba », a-t-il conclu.
Le Venezuela et sa dictature peuvent paraître bien loin. Mais on sait l’estime dont jouissait le prédécesseur de Maduro, Hugo Chavez dans certains milieux sous prétexte d’un anti-américanisme qui justifie désormais jusqu’au socialisme dictatorial, et on sait aussi combien le défunt président du Venezuela a pesé sur la formation de l’extrême gauche qui monte en Espagne. Tout cela ne peut laisser indifférent.