François Hollande a inauguré samedi, en bon cortège, le barrage de Couesnon, au Mont-Saint-Michel, un ouvrage destiné à redonner au Mont son caractère maritime. Une occasion pour le chef de l’Etat de jouer, en quelque sorte, au « pèlerin » climatique, puisqu’il n’a pu s’empêcher d’intégrer cette entreprise dans son idéologie réchauffiste de la COP21.
« Le résultat est là, il est aussi exceptionnel que ce lieu », a déclaré François Hollande au Mont-Saint-Michel, en saluant l’aboutissement d’un chantier qui aura duré vingt ans pour un budget global de 209 millions d’euros.
Lancés en 1995, les travaux contre l’ensablement de la baie du Mont-Saint-Michel se sont achevés cette année par l’ouverture du pont-passerelle sur pilotis qui a remplacé l’ancienne route. Désormais, les aires de stationnement sont situées à environ 2,5 kilomètres du site, et reliées au monument par des navettes. Les visiteurs peuvent également emprunter un cheminement piétonnier qui les conduira au pied du mont.
François Hollande au Mont-Saint-Michel
François Hollande a visité les ruelles étroites de la cité et, gastronomie oblige, la table renommée de la Mère Poulard, dans les pas de François Mitterrand. Mais, manifestement, il n’aura pas grimpé jusqu’à l’abbatiale. Peur de l’ascension physique… ou spirituelle ?
Ce qui ne l’a pas empêché de nous servir un petit couplet spirituel. « C’est une immense fierté de venir ici, d’être saisi comme chacun d’entre nous par la même émotion, ce sentiment d’être habité par l’esprit qui anime ce lieu. »
Esprit, tout de même, et l’on y croit presque lorsque François Hollande évoque cette « pyramide naturelle coiffée d’une cathédrale », « ce haut lieu de la spiritualité européenne, l’un des plus célèbres lieux de la chrétienté ».
Mais on déchante très vite quand il déclare que ce qui a motivé les travaux de réhabilitation du Mont-Saint-Michel vaut pour la prochaine conférence sur le climat, la fameuse COP21, qui va « obliger l’homme à réparer ce qu’il a lui-même, au fil des années, altéré ».
Un « pèlerin » climatique
De saint Michel à la COP21, le parcours est brutal ! Le patron de la milice céleste a dû en être interloqué, tant il est vrai que les sectateurs de l’église du réchauffement global semblent multiplier les affinités avec le personnage qu’il repousse de sa lance.
En tout cas, l’hypothèse non vérifiée, bien au contraire, du réchauffement climatique, est impérative ! Malheur à celui qui doute, il est immédiatement écarté – pour ne pas dire « excommunié ». Philippe Verdier, l’ancien M. Météo de France 2, en sait quelque chose, qui recevait ce même week-end, se lettre de licenciement. Et pourtant, on ne peut pas dire que, hormis ses doutes climatiques, il ait beaucoup contrarié la bien-pensance actuelle…
Mais qu’importe la vérité, en matière scientifique, comme historique ou politique. En bon socialiste, François Hollande ne connaît que le relativisme, et son succès éphémère.
« Regarder au-delà de sa propre vie »…
Mais un jour viendra où il sera rattrapé par la vérité. Et ce sont les phrases qu’il a prononcées au Mont-Saint-Michel qui lui retentiront alors aux oreilles, pour prendre leur signification réelle :
« La noblesse de l’action n’est pas seulement d’être dans l’immédiat, mais de regarder au-delà de sa propre vie. »
« Le Mont-Saint-Michel est un lieu de mémoire de la nation française. Il est utile de le visiter pour bien comprendre d’où nous venons. »
« Ceux qui doutent de la force de la France, qu’ils viennent au Mont-Saint-Michel pour être touchés par cet esprit-là. »
Si j’étais un de ces prédicateurs célèbres dont nombre de chaires conservent les échos, ou même le curé de Cucugnan, j’ajouterais : « C’est la grâce que je vous souhaite ! »
En attendant, saint Michel l’entende…