Pendant treize ans, John C. Beale, 65 ans aujourd’hui, a escroqué l’Etat fédéral américain. Cet honorable fonctionnaire, spécialiste reconnu du climat, était, avec ses 206 mille dollars annuels, l’employé le mieux payé de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement des Etats Unis. Il faut dire que ce n’était pas n’importe qui : diplômé de Princeton, il avait rédigé en 1990 une loi sur la pollution de l’air et donnait des conférences à l’étranger. Depuis l’an 2000, il s’est inventé en outre, des missions, au Pakistan ou ailleurs, pour la CIA, qui lui permettaient à la fois de faire de somptueuses notes de frais (l’escroquerie porterait sur 900.000 dollars), et de prendre d’interminables vacances dans sa propriété de Cap Code. Il a finalement été démasqué pour avoir organisé un pot de départ à la retraite tout en continuant à percevoir son traitement pendant dix-huit mois. Deux questions n’ont pas été résolues. Un, il est donc naturel, pour les dirigeants de l’EPA, que leur fonctionnaire le plus pointu et le mieux payé soit aussi agent de la CIA. Deux, quelle fiabilité donner aux études de l’EPA ? La question est déterminante, aujourd’hui que le changement de climat est devenu le prétexte de révolutions politiques et géopolitiques importantes. A tout prendre, John C. Beale est-il plus nocif, avec ses neuf cent mille dollars volés, que les spécialistes du GIEC, avec leur information biaisée ?