Jeudi soir, sur France 2, le premier ministre Manuel Valls a déclaré que des djihadistes liés aux attentats de Paris étaient peut-être encore en fuite, et que donc, malgré le démantèlement d’une cellule à Saint-Denis, malgré la mort de leur commanditaire présumé, la menace terroriste était toujours présente.
Il y a, dans cette intervention de Manuel Valls, trois éléments inquiétants.
La menace terroriste « toujours présente »
Le premier, c’est l’affirmation selon laquelle il y a en France « un certain nombre d’individus qui représentent un vrai danger ». « Et donc il faut les poursuivre, les traquer et les neutraliser. »
Le deuxième réside dans cette autre déclaration : « Nous ne savons pas (…) s’il y a des groupes, des individus qui sont directement liés à l’attaque de vendredi soir sur Paris, sur Saint-Denis. (…) On peut l’imaginer, c’est la raison pour laquelle la menace est toujours présente. »
Et le troisième, cette explication de l’arrivée en France de terroristes qui « ont profité de la crise des réfugiés pour se glisser » dans notre pays. A partir de là, Schengen sera « remis en cause (…) si l’Europe n’assume pas ses responsabilités » en matière de contrôle des frontières.
Si l’on y réfléchit bien, cela fait beaucoup (et on pourrait citer plus longuement le propos du premier ministre). La déclaration de Manuel Valls cumule en effet le flou, voire l’ignorance, avec l’aveu de la faillite d’une politique.
Reconnaître ses faiblesse, et peut-être ses torts, voire ceux de l’Europe (!), c’est, dit-on, le commencement de la sagesse…
Manuel Valls doit aller plus loin…
Mais tout cela ne saurait suffire ; il faut aller plus loin, franchir encore une étape. Il faut savoir qui sont ces terroristes si l’on veut vraiment les arrêter, les empêcher de recommencer.
On nous parle beaucoup, en effet, du rejet de ces attentats parisiens par les musulmans. On évoque beaucoup, pour nous en convaincre, une fatwa du Conseil supérieur des Ouléma sur ce qu’est réellement le djihad, et ce qui ne l’est pas et relève alors du terrorisme, un terrorisme formellement banni par la religion islamique.
Bien ! Mais le Conseil supérieur des Oulémas n’est qu’une institution marocaine. En Arabie saoudite, il y a eu d’autres fatwas, d’un caractère très différent. Ainsi certains se réfèrent-ils à la fatwa du Cheikh Ibn Athimine, un des membres les plus renommés, paraît-il, de la famille régnante, et d’autant plus sacralisé, si l’on peut dire, qu’il est aujourd’hui décédé, qui affirme tout simplement ceci : « Nous devons tuer les femmes et les enfants car cet acte brisera le cœur de nos ennemis et les insultera. »
Charmant !
On nous dit que le Dar al-Ifta, centre égyptien de supervision des fatwas, a toujours considéré ces fatwas comme contraires à l’islam, et accusé les Occidentaux de les instrumentaliser contre l’islam.
Fatwas et livres pour enfants
Cela n’empêche pas qu’elles existent, et qu’elles émanent de chefs religieux musulmans dont on ne voit pas pourquoi elles ne seraient pas suivies par ceux qui les reconnaissent comme leurs chefs.
Et puis, il n’y a guère besoin d’aller si loin. On édite, et on vend en France des livres tout aussi peu recommandables. Ainsi en est-il de la collection La voie du petit musulman – qui s’adresse bien sûr aux enfants – dans les volumes de laquelle on vante, parmi d’autres choses bien sûr, les tueries de certains « combattants héroïques » de l’islam.
La quatrième de couverture d’un de ces volumes précise notamment :
« Ces livres présentent, d’une manière pédagogique, simple, complète et progressive, la connaissance de base de l’Islam que doit acquérir l’enfant dans les domaines de la foi, la pratique de l’Islam, la morale et la vie du prophète.
« Ce programme d’enseignement, conçu par des pédagogues, est conforme aux plus importantes références religieuses. »
Ce n’est pas nous qui le disons…
Et la maison d’Editions Essalam, qui édite ces livres, est sise à Paris. Son site internet permet de s’offrir, sans difficulté aucune, ces livres de… pédagogie.
Sans doute quelqu’un pourrait-il les offrir à Manuel Valls ?