Les attentats parisiens du 13 novembre ont été revendiqués deux fois par l’Etat islamique. Par écrit ; et dans un enregistrement audio. La voix, dans ce message qui semble déjà appartenir au passé et peut-être à l’histoire, est celle d’un certain Omar, qualifié de vétéran du djihad. Mais il ne s’agit pas d’un djihadiste syrien, encore moins belge. Et il ne s’appelle pas Omar… Il est Français, il a 35 ans, et se nomme Fabien Clain. Comme vous et moi. Seulement, voilà, il n’est ni vous, ni moi.
Le passé du djihadiste français Omar
Originaire de Toulouse où il a fréquenté Mohamed Merah – il y a des rencontres qui bouleversent une vie ! – il a versé, on ne sait trop quand, dans l’islamisme radical. On ne sait trop quand, mais depuis suffisamment longtemps pour que l’on parle de lui comme d’un « vétéran » du djihad…
Les enquêteurs le soupçonnent aujourd’hui d’avoir réactivé son réseau pour aider à préparer les attaques du 13 novembre. Son nom était déjà apparu lors de l’affaire Sid Ahmed Glam et de l’attaque heureusement manquée contre une église de Villejuif. L’opération aura tout de même coûté la vie à Aurélie Châtelain.
Tout cela est bel et bon, mais il ne suffit pas de soupçonner ; il faut tenir. Mais, apparemment, personne ne sait où peut bien être passé Fabien Clain. Des perquisitions du côté d’Alençon ont visé une de ses cousines. Mais de lui aucune trace. Il a disparu avec armes et bagages ; ou, plus précisément, avec femme et enfants.
C’est aussi dans l’Orne que vit sa belle-mère. « On vit un drame, explique-t-elle. On avait une vie tranquille, maintenant c’est fini. Nous sommes victimes de tout cela. » Et on veut bien la croire et la plaindre, la pauvre femme !
Fabien Clain quitte la France sans passeport…
Elle ajoute : « Ils ne sont pas en France, contrairement aux rumeurs. (…) On leur avait retiré leur passeport. Comment ont-ils pu quitter le pays ? »
Apparemment, les enquêteurs et les autorités de notre pays se posent la même question. Comment peut-on quitter le pays malgré la rétention de son passeport ?
Ce qui prouve qu’ils n’ont rien compris. Rien du tout.
Mgr Issam John Darwish, archevêque melkite (catholique) de Zahlé au Liban, qu’il est temps pour l’Europe d’enfin « ouvrir les yeux ». Sur les alliances politiques, bien sûr. Mais plus fondamentalement sur la réalité de ce qui est en jeu.
L’appel d’un archevêque libanais
Ainsi le prélat affirme-t-il notamment : « Les fondamentalistes ne peuvent pas supporter que des musulmans soient gouvernés par une majorité chrétienne, comme en France. Ils croient que ce devrait être le contraire, que les musulmans doivent dominer le monde entier. »
Premier point auquel les tenants d’un islam de France ouvrant les frontières à tous vents devraient réfléchir.
En ce qui concerne la menace terroriste, Mgr Darwish explique : « Les jeunes hommes combattent en Syrie. Là, ils sont soumis à un lavage de cerveau. Ils retournent en Europe et sont incapables de vivre sans combattre. C’est extrêmement dangereux. »
On se doute bien que, à partir de là, les règles de la démocratie sont le cadet de leurs soucis. Et que quitter la France sans passer par un poste frontière, ni détenir un passeport ne doit pas les inquiéter outre mesure…
La bonne mesure serait donc à ce niveau, comme l’explique l’archevêque, de contrôler le flux des migrants. « L’Europe doit examiner au plus près ceux qu’elle laisse entrer. C’est facile pour Daech de mêler ses combattants aux réfugiés. Il peut en résulter un problème de sécurité pour l’Europe. »
Et puis, conclut-il, toute cela pose un grave problème aux pays que les véritables réfugiés et migrants quittent. « Je pense que les gouvernements européens ont pris une mauvaise décision en accueillant autant de réfugiés, poursuit l’archevêque de Zahlé. C’est la raison pour laquelle beaucoup de gens veulent quitter la région, également des chrétiens. Mais il vaudrait mieux aider la population ici même, dans la région. Nous en avons besoin ici. »
D’autant que, précise-t-il pour finir, il existe actuellement des zones sûres dans les pays limitrophes ainsi qu’en Syrie même : « Beaucoup de familles syriennes qui ont trouvé refuge chez nous sont déjà retournées chez elles. »
C’est plus qu’une politique, une manière de pensée qu’il faut changer. Et déjà pour retrouver, notamment, Fabien Clain…