Les Danois disent “non” à un rapprochement avec l’Union européenne

Danois non Union européenne
Débat mardi à Copenhague entre les partis danois sur le référendum européen.

 
« Nej ! » Non : telle a été la réponse des Danois, qui ont clairement rejeté, jeudi, l’idée d’une plus grande intégration aux politiques de sécurité intérieure de l’Union européenne. Il faut dire que l’actualité ne rend pas Bruxelles très crédible sur les questions de justice et des affaires intérieures, et que, de ce fait, un rapprochement dans les circonstances actuelles n’apparaissait pas véritablement prégnant.
 
« C’est un “non” net. (…) Je respecte totalement la décision des Danois » qui « ont eu peur de perdre le contrôle » de leur destinée, a déclaré le premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen en commentant le résultat au siège du gouvernement à Copenhague.
 

Les Danois disent “non”

 
On comprend très bien, notamment en France, que les Danois aient eu cette peur. Car nous vivons tous les jours, nous, avec les conséquences de cette perte de contrôle !
 
Mais on comprend aussi la déception politique du premier ministre, d’autant que, revenu au pouvoir au début de l’été, il doit à son prédécesseur, Helle Thorning-Schmidt, la décision de ce referendum décidé après une attaque terroriste à Copenhague en février 2015, où trois personnes ont perdu la vie.
 
Qu’importe ! La situation était, en tout état de cause, délicate, puisque le « non » était défendu à la fois par l’extrême gauche et par le Dansk Folkeparti (parti du peuple danois), pourtant soutien au parlement du gouvernement minoritaire. Et il l’a emporté par 53,1 % des suffrages contre 46,9 %.
 
Il convient pourtant d’en tirer les conséquences, comme l’a observé le président du groupe libéral Venstre (pro-européen), Soren Gade, qui a même appelé à un « examen de conscience » dès lors qu’une « grande majorité de formations parlementaires prônent le “oui” et que les électeurs disent “non” ».
 
On aimerait que nos politiques aient autant de « conscience »…
 

Pas de rapprochement avec l’Union européenne

 
Ce referendum vient donc confirmer la défiance de l’opinion publique danoise à l’égard de l’Union européenne, et la réussite renouvelée du parti du peuple danois, qui incarne cette résistance. Elle apporte donc une réponse nette et précise à la question posée au cours de la campagne électorale : « Plus d’UE ? Non merci. »
 
Il est vrai que tout cela est dans la logique du rejet, en 1992, du traité de Maastricht, rejet après lequel Copenhague avait obtenu des dérogations dans trois domaines régaliens : la monnaie unique, la défense et les affaires de justice et de police. Le fait de ne plus appartenir à Europol ne pesait manifestement pas lourd dans la balance…
 
Plus que jamais, les Danois réaffirment que, en matière de souveraineté, ils n’entendent pas dépendre de qui que ce soit. Une question de confiance qui apparaît de plus en plus justifiée…
 

François le Luc