Alors que les législateurs allemands sont de plus en plus inquiets du financement des mosquées islamistes par le plus gros exportateur mondial de pétrole, le vice-chancelier Sigmar Gabriel, à la tête du SPD, s’est permis de mettre en garde l’Arabie saoudite contre le financement des groupes islamistes, à la suite de la publication d’un rapport des services de renseignement allemands (BND). Le leader des sociaux démocrates (SPD) a en même temps affirmé la nécessité de traiter avec l’Arabie saoudite afin de résoudre le conflit syrien.
Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel pointe le financement des islamistes
Le vice-chancelier a appelé à ne plus détourner les yeux d’une réalité évidente : le wahhabisme saoudien entretient toutes les mosquées appartenant à ce courant de pensée fondamentaliste, dont beaucoup d’islamistes sont issus, notamment en Allemagne. Le BND a recensé une augmentation importante des salafistes sur son territoire : ils sont 7.900 aujourd’hui, contre 5.500 il y a deux ans. Thomas Opperman, autre membre du SPD, a insisté sur le fait que le wahhabisme fournit les bases idéologiques de l’Etat islamique et qu’il contribue également à la radicalisation des musulmans moins observants.
L’Arabie saoudite wahhabite en ligne de mire
Réagissant à ces propos, l’ambassade de l’Arabie saoudite à Berlin a déclaré que le royaume saoudien était partie prenante dans la lutte contre la radicalisation des jeunes et a rappelé qu’il n’avait pas l’intention de faire construire quelque deux cents mosquées en Allemagne. L’Arabie saoudite a procédé à l’arrestation des djihadistes sur son territoire et a mis fin aux financements des militants.
L’Allemagne a récemment répondu à l’appel de la France, à la suite aux attentats de Paris, en soutenant matériellement l’intervention contre l’Etat islamique, sans toutefois prendre part aux bombardements de la coalition. Des avions de reconnaissance, une frégate et 1.200 hommes ont été détachés par Berlin.
Le responsable du Conseil central des musulmans allemands, M. Aiman Mazyek, a déclaré que les actions militaires n’étaient pas la solution à apporter, soulignant la responsabilité de l’Occident dans la guerre en Irak à laquelle l’Allemagne s’était opposée en son temps : « Nous avons semé la guerre qui nous vaut de récolter la terreur et les réfugiés. »