La veille de Thanksgiving, le président Obama avait rassuré les Américains en assurant qu’il n’y avait aucun risque à accueillir les réfugiés musulmans, que tout était sous contrôle… Une semaine plus tard, un couple d’islamistes terroristes faisaient un carnage dans un déjeuner de Noël d’un centre social à San Bernardino en Californie, tuant quatorze personnes et en en blessant une vingtaine, avant d’être abattus par la police – l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis le 11 septembre.
Le discours présidentiel n’a pas bougé d’un iota : le sempiternel combat contre les armes à feu et l’écueil abominable de la stigmatisation des musulmans. Mais d’aucuns commencent à pointer du doigt le vrai complice de ce bras islamiste qui vient jusque sur le sol étasunien : l’État américain, via sa soumission et ses financements troubles…
Les « terroristes » de San Bernardino
C’est un fait, Tashfeen Malik et son mari Syed Farook, étaient tous deux radicalisés « depuis un certain temps » selon les déclarations du FBI, lundi matin. Ce dernier, américain, pourrait l’avoir été par l’intermédiaire de sa femme, pakistanaise, rencontrée en ligne et épousée en 2014. Tashfeen Malik, 29 ans, qui portait un niqab, avait étudié, au Pakistan, dans une école religieuse islamique, Al-Huda – un institut qui n’a officiellement pas de lien connu avec des organisations extrémistes, mais défend une vision conservatrice de l’islam…
Farook aurait rapidement changé d’attitude. Son père a déclaré dimanche que son fils lui avait avoué « partager l’idéologie d’Al Baghdadi et soutenir la création de l’État islamique ».
Dans un post publié le jour des faits sur Facebook, Tashfeen Malik aurait fait allégeance au chef de l’EI. Samedi, les djihadistes de l’organisation attribuaient la tuerie à deux de leurs « partisans ». La quantité d’armes et munitions retrouvées sur les tireurs ou à leur domicile (deux fusils d’assaut, deux pistolets semi-automatiques, 6.100 cartouches et douze bombes artisanales), évincent tout soupçon de simple vengeance professionnelle.
Le terrorisme d’aujourd’hui : un « couple bien intégré et stable, avec un bébé et un emploi »
C’est la réalité d’aujourd’hui : un « couple bien intégré et stable, avec un bébé et un emploi ». M. et Mme Malik Farook ne rentraient dans aucune case prédéfinie par les services de surveillance et de renseignement. Et ont échappé à tous les pronostics.
Un ancien fonctionnaire des Nations unies annonce l’avènement potentiel d’une série d’attaques de ce type, non prévisibles et rarement déjouables.
C’est un acte de terrorisme, certes, mais il est surtout islamiste, c’est-à-dire anti-occidental, anti-juif et anti-chrétien. Quel média a rapporté les mots adressés par le tireur à l’une de ses victimes qu’il connaissait bien en tant que collègue, Nicholas Thalasinos ? « L’islam dominera le monde, chrétiens et juifs méritent de mourir ».
Les musulmans vont nous aider… (Obama)
Mais de cela, les médias ne parleront pas. Aux Américains qui revivent la peur du 11 septembre, le secrétaire de la Sécurité intérieure a promis, samedi, « une toute nouvelle approche »…
« Nous sommes passés à une phase entièrement nouvelle dans la menace terroriste mondiale ». On évoque la possibilité de renforcer la sécurité du transport aérien, de renforcer les normes des programmes d’exemption de visas.
Mais le discours attendu d’Obama de dimanche soir a tout fait, surtout, pour ne pas stigmatiser l’islam, en parlant de « voyous », « d’un acte terroriste destiné à tuer des innocents »… Certes, il a concédé « la voie délétère de la radicalisation » et la lutte contre « les idéologies extrémistes », mais il a argumenté d’autant sur la nécessité d’améliorer la communication entre les fonctionnaires et les communautés musulmanes et de les engager « comme ceux de nos alliés les plus forts, plutôt que de les repousser par la suspicion et la haine »…
Vive réaction des républicains
Rien de nouveau, pire, un enferrement… La réaction des républicains a été immédiate et cinglante – un analyste de Fox Nouvelles et ancien officier de l’armée des États-Unis a même été suspendu pour ses mots trop vifs… Donald Trump a carrément appelé, lundi, à « l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux États-Unis jusqu’à ce que les élus de notre pays comprennent ce qui se passe ».
Les sondages montrent pourtant bien que les Américains ne croient plus à l’incohérente stratégie moyen-orientale de la Maison Blanche. Quand les bombardements aériens et opérations ciblées ne progressent pas et qu’Obama n’évoque toujours pas la Russie, encore moins l’idée d’une coalition internationale…
Plutôt que de terrorisme islamique, la grosse presse américaine ne parle que du « scandale moral » et de la « honte nationale » des armes à feu…. Les politiciens sont les complices des tueurs, hurlent-ils !
Financement des Frères musulmans : une volonté étatique américaine ?
Complices, oui ! Mais d’une autre manière, en laissant prospérer, voire en finançant indirectement le « réseau djihadiste » : c’est un ancien du contre-terrorisme au FBI, John Guandolo qui l’affirme au magazine Breitbart.
Obama en appelle aux musulmans ?! Foutaise…
« Nous avons collectivement reçu à peu près zéro aide de la communauté musulmane »
affirme Guandolo. Les différents dirigeants n’ont jamais fait que « condamner toutes les politiques antiterroristes » : « ils ont obtenu que le gouvernement courbe l’échine devant eux, et ne fasse que leur demander des conseils ». Même « les agents du FBI enlèvent leurs chaussettes pour arrêter les gens dans les mosquées » !
San Bernardino relève bien plutôt de la responsabilité de l’État américain , car « une partie de notre politique étrangère alimente l’extrémisme ». Lundi soir, le secrétaire à la Sécurité intérieure est venu parler droits civils musulmans au Centre Adams, en Virginie, centre associé à la Société islamique d’Amérique du Nord (ISNA), « le noyau des Frères musulmans » qui « finance directement les dirigeants et les organisations du Hamas à l’étranger »…
Selon lui, tant que le gouvernement américain continuera à habiliter ici l’épanouissement des Frères musulmans, « première organisation islamique en Amérique », il sera impossible de lutter efficacement contre les terroristes là-bas. Mais cette dialectique n’est-elle pas voulue ?