Le gouvernement syrien est prêt à participer à des pourparlers de paix à Genève, tels que les Nations unies doivent en organiser à compter de janvier, et il espère que ce dialogue contribuera à doter la Syrie d’un gouvernement d’unité nationale. Telle est la déclaration faite jeudi par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moualem, à l’occasion d’une visite qu’il effectuait en Chine.
Cette déclaration fait, bien évidemment, suite à la résolution prise vendredi dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU pour arriver à un plan de paix dans ce pays ravagé par la guerre. Ce mercredi déjà, un conseiller du président syrien Bachar el-Assad, Bouthaïna Chaabane, avait déclaré que le gouvernement syrien était disposé à participer à ces négociations de paix.
Vers des pourparlers de paix à Genève
Pour autant, cela ne signifie pas que le président syrien Bachar el-Assad ait décidé de se retirer, comme nombre de pays en ont exprimé le souhait en votant la dite résolution onusienne. D’ailleurs, en répondant à son homologue chinois Wanf Yi, Walid Moualem a simplement dit que la Syrie était « prête à participer au dialogue syro-syrien à Genève sans ingérence étrangère ».
Il n’est nulle part question d’un départ de Bachar el-Assad dans ce propos. Il manifeste, au contraire, une légitime défiance à l’endroit des pays qui, depuis de longs mois, expriment en termes à peine voilés une volonté politique qui s’apparente tout bonnement à de l’ingérence.
« Notre délégation sera prête dès que nous recevrons la liste de la délégation de l’opposition, a ajouté le chef de la diplomatie syrienne. Nous espérons que ce dialogue nous aidera à réussir à avoir un gouvernement d’unité nationale. »
Pour la Syrie, le dialogue doit se faire sans ingérence étrangère
Celui-ci devrait ensuite mettre en place une commission chargée d’établir une nouvelle Constitution et une nouvelle loi électorale pour permettre la tenue d’élections dans un délai de « plus ou moins » dix-huit mois, a-t-il précisé.
Ce délai s’explique par une raison toute simple, mais difficile d’exécution : il faut mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie. Or, son front principal se situe très clairement face aux djihadistes de l’Etat islamique. Et non, comme le prétendent certains Occidentaux dont les motivations ne semblent pas correspondre à leur propos pacifique, entre l’opposition et le président Assad.
On a d’ailleurs quelque mal à comprendre comment les Américains, un certain nombre de pays européens et quelques pays arabes, peuvent assurer que la paix interviendrait dès lors que le président syrien annoncerait son retrait du pouvoir. Quelle assurance ont-ils que l’Etat islamique déposerait alors les armes ? A moins que, d’une façon ou d’une autre, plus ou moins avouable, ils n’aient partie liée…