Des islamistes du groupe Aqmi ont tué au moins une vingtaine de personnes et en ont pris plusieurs autres en otages vendredi soir dans l’hôtel Splendid au centre de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, très fréquenté par les Occidentaux, ont annoncé les autorités burkinabés.
L’attaque lancée en début de soirée contre l’hôtel Splendid a donc été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique, généralement appelé par son acronyme Aqmi, ce qui situe cette nouvelle attaque dans le cadre, de plus en plus vaste et de plus en plus actif, du terrorisme islamique.
Attaque islamiste au Burkina Faso
Très vite, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, a évoqué « plusieurs morts » parmi les clients ou le personnel, et indiqué que les forces de l’ordre, qui ont reçu l’appui des forces spéciales françaises, avaient donné l’assaut contre les islamistes retranchés avec des otages. Peu après, le directeur de l’hôpital universitaire de Ouagadougou a déclaré que des blessés soignés dans son établissement avaient rapporté avoir vu au moins une vingtaine de corps dans l’hôtel et ses environs.
Le couvre-feu a été décrété toute la nuit, a précisé de son côté l’ambassadeur de France à Ouagadougou, Gilles Thibault. L’ambassade de France a d’ailleurs mis en place une cellule de crise pour ses 3.500 ressortissants vivant au Burkina Faso, les appelant en tout état de cause à rester chez eux.
Dans son communiqué, Aqmi précise que l’attentat est l’œuvre d’une de ses filiales, Al Mourabitoune, un groupe dirigé par le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, qui avait déjà revendiqué le mois dernier l’attaque contre un hôtel de Bamako, au Mali.
Ouagadougou dans la violence
La gestion de cette attaque est en quelque sorte le baptême du feu pour le nouveau président burkinabè, Roch Marc Kaboré, élu en novembre 2015, et surtout pour son gouvernement nommé mercredi. Le président s’est d’ailleurs rendu à l’hôtel Splendid en début de matinée, après que l’assaut ait été achevé, ce qui ne signifie pas que la prise d’otages soit achevé, les forces de l’ordre donnant manifestement l’assaut à un hôtel voisin.
Le président de la République française a, de son côté, dénoncé une attaque odieuse et lâche. Pour François Hollande, qui a fait de la lutte contre le terrorisme islamique l’un des buts de sa présidence, l’accélération des attaques islamistes est, quoi qu’il en soit, un mauvais signal…