Alors que le désir de « changement » est cité par de nombreux électeurs en vue de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis, The New American croit savoir pourquoi : beaucoup d’Américains sont mécontents de la situation de l’emploi. Paradoxal, s’il fallait en croire Barack Obama, qui affiche la création de 14,1 millions d’emplois au cours des derniers 70 mois et un taux de chômage de 5 % – aux alentours du taux jugé incompressible. Les électeurs se tromperaient-ils ? Non, répondent les statistiques : si des emplois ont été créés, la population réellement active est en « chute libre ».
De mars 2010 à décembre 2015, le taux de participation de la population active est tombé de 64,9 % à 62,6 % – inédit depuis les temps de Jimmy Carter.
L’administration Obama fonde-t-elle son optimisme sur un tour de passe-passe ? Le New American s’est livré à des calculs et des comparaisons, en définissant d’abord la « participation à la force de travail » selon les termes employés par le Bureau des statistiques de l’emploi américain. Ce taux représente le pourcentage de la population qui est soit employée, soit sans emploi mais en recherche active de travail. Tous les autres n’en font pas partie.
Barack Obama n’a pas vraiment créé d’emplois
Avec de telles catégories, c’est tout un pan de la population qui est exclue des chiffres du chômage – constitués par les personnes en recherche active d’emploi.
Or ce groupe est important. De l’avis du Bureau des statistiques, la faiblesse de l’économie dans le secteur de la manufacture et d’autres industries a fait que des travailleurs « découragés » ont renoncé à leurs recherches : ils étaient 663.000 en décembre 2015.
Les jeunes retardent leur entrée dans le monde du travail, notamment par le biais de formations prolongées. Cela a pour effet mécanique de réduire le taux de « participation à la force de travail » mais en attendant ce sont des jeunes qui ne travaillent pas sans grever les statistiques du chômage.
A cela s’ajoute le nombre croissant de personnes bénéficiant d’allocations pour des handicaps de tous ordres : aujourd’hui elles sont 8,8 millions, soit deux fois plus qu’il y a vingt ans.
Les statistiques montrent que la participation au monde du travail diminue
Enfin la population vieillit : les enfants du baby-boom prennent aujourd’hui leur retraite (à raison de 10.000 par jour environ en 2014) : il faut donc comparer les 2 à 3 millions d’emplois créés chaque année avec les 4 millions de départs à la retraite.
Tout cela masque la situation véritable de l’emploi, et s’il est vrai que les « valides » trouvent sans doute plus facilement un job aux Etats-Unis qu’en France, le poids croissant des allocations pour handicapés et pour les plus pauvres, aggravé par celui des pensions à servir, fait que ceux qui travaillent supportent des charges qui ne pourront que s’alourdir.