C’était dans son diocèse de Buenos Aires, il y a presque vingt ans. Un jour d’été, un prêtre de la paroisse « Santa Maria » rapporta précipitamment à son évêque, Mgr Jorge Maria Bergoglio, les prémisses d’un miracle eucharistique qui, après une décennie d’études scientifiques que l’évêque fit personnellement mener, se trouva reconnu et avéré. En octobre 2016, élu pape, chef de l’Eglise catholique romaine, le même homme va faire le pas de célébrer pour l’anniversaire de la Réforme une cérémonie de commémoration-repentance avec les luthériens qui, en premier lieu de leur hérésie, nient précisément cette réalité de l’Eucharistie.
Comment le prendre ? Qu’en déduire, décidément ?!
Miracle eucharistique à Buenos Aires
C’était le 15 août 1996, durant la messe de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie. Une hostie consacrée étant tombée à terre, le père Alejandro Pezet la met, selon l’usage, dans un petit récipient d’eau qu’il enferme dans le tabernacle. Huit jours plus tard, elle saignait et avait augmenté de volume.
Il en informa aussitôt l’évêque auxiliaire de Buenos Aires d’alors, Mgr Jorge Bergoglio, qui fit faire des photographies et donna l’ordre de laisser l’Hostie dans le tabernacle.
Les années passèrent… le miracle persistait. Et le premier témoin dans l’ordre de la dignité ecclésiale, Mgr Jorge Bergoglio, ordonna en 2000 de commencer à faire mener des analyses. Devant les résultats qui, tous, indiquaient qu’il s’agissait bien de sang humain, il se tourna en 2004 vers le plus grand expert en pathologie et médecine légale, le Professeur Frederick Zugibe de la Colombia University de la ville de New-York et lui confia un échantillon, sans révéler aucunement sa provenance.
« Un fragment du muscle du cœur »
Les conclusions furent sans appel : « la matière analysée est un fragment du muscle du cœur qui se trouve dans la paroi du ventricule gauche, près des valves. Ce muscle est responsable de la contraction du cœur. Ce muscle fonctionne comme une pompe qui envoie le sang dans tout le corps. Le muscle cardiaque est dans un état d’inflammation et contient un nombre important de globules blancs. Ceci indique que le cœur était vivant au moment où l’échantillon a été prélevé. J’affirme que le cœur était vivant étant donné que les globules blancs meurent en dehors d’un organisme vivant. Ils ont besoin d’un organisme vivant pour les maintenir. Donc, leur présence indique que le cœur était vivant quand l’échantillon a été prélevé. Par ailleurs, ces globules blancs avaient pénétré les tissus, ce qui indique d’autant plus que le cœur avait été soumis à un stress intense, comme si son propriétaire avait été battu sévèrement au niveau de la poitrine. »
Deux Australiens, le journaliste Mike Willesee et le juriste Ron Tesoriero, furent les témoins « accrédités » de ces tests. Le rapport du Professeur Zugibe fut envoyé en mars 2005 et était porté, le 17 mars 2006, au cardinal Jorge Maria Bergoglio.
Mieux, le docteur Castanon Gomez qui chapeautait à Buenos Aires le déroulement des analyses ne manqua pas de faire comparer ces échantillons avec ceux du miracle plus connu de Lanciano, datant du VIIe siècle : les experts conclurent qu’il s’agissait de la même personne – un sang de type « AB » positif – le même encore que celui du linceul de Turin…
Un miracle pour François ?
Le pape François a donc été le témoin privilégié – peut-être même voulu, qui sait ? – de ce miracle eucharistique, ce miracle qui rappelle de façon extra-ordinaire que dans le Très saint sacrement de l’Eucharistie sont « contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier ». Quoique les apparences du pain et du vin et leur structure physico-chimique demeurent inchangées…
Dix ans plus tard, malgré cette réassurance du Ciel, il prend sur lui et sur ses épaules de chef de l’Eglise catholique toute entière, de matérialiser sa communion avec les luthériens dans la célébration de la Réforme, en participant à une cérémonie religieuse commune.
Or, que disait Luther ? Qu’il n’y a pas de transsubstantiation. Que c’est un repas mémoriel. Qu’en aucun cas, l’on ne se trouve face au Corps et au Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ. Qu’en aucune façon, c’est un sacrifice expiatoire qui renouvelle le Sacrifice de la Croix.
Pour l’anniversaire de la Réforme…
On objectera que les documents collaboratifs, dits « luthéro-catholiques », ne disent rien sur le sujet, qu’on parle seulement de repentance, d’Ecriture, d’entente… Précisément – c’est bien le hic. Rien sur l’Eucharistie, rien sur le pilier du culte catholique et de l’enseignement sacramentel de Notre Seigneur qui constitue le grand fossé d’avec les protestants (Luther le savait bien qui disait : « Détruisons la messe et nous détruirons l’Église. »)
Doit-on en conclure que le pape François fait volontairement l’impasse sur ce dogme, un dogme qui lui a été personnellement révélé, ici-bas, de manière éclatante ? Car le silence peut valoir assentiment. L’ambiguïté est d’ores et déjà posée.
La « communion humaine » semble prévaloir sur la divine – on tait l’Eucharistie.