John Cleese, l’hôtelier exécrable de la série télévisée Fawlty Towers, l’auteur et l’inoubiable « Archie » d’Un poisson nommé Wanda, figure de proue des Monty Python, vient de faire savoir qu’il ne se produira plus dans les universités du Royaume-Uni. Il ne donnera même plus de conférences sur les campus, où il proposait des ateliers sur la psychologie dans le monde des affaires. Le poids du politiquement correct est désormais trop lourd, a-t-il indiqué. La mort de la comédie ?
John Cleese a pris cette décision après avoir reçu des « conseils » (juridiques, peut-on supposer) en ce sens : plutôt des « mises en garde » puisque aujourd’hui la moindre blague peut être considérée comme injurieuse ou discriminatoire, en contravention avec les lois contre les « paroles de haine » comme on les appelle au Royaume-Uni : la version britannique des lois antiracistes.
John Cleese abandonne cours et spectacles sur les campus d’université au Royaume-Uni
Le « politiquement correct » a pris le pouvoir, a regretté le comédien : la peur d’« offenser » autrui a pris aujourd’hui de telles dimensions que n’importe quel type de critique peut aujourd’hui être jugée « cruelles ».
« C’est le fait de personnes qui ne savent pas contrôler leurs émotions, alors elles cherchent à contrôler les autres », a-t-il souligné dans une vidéo publiée par le site agnostique Big Think. L’humour, ou la comédie, « est nécessairement critique », et c’est aussi l’humour qui « donne le sens de la proportion », affirme-t-il : « Si vous enlevez l’humour, cela revient en ce qui me concerne à vivre en 1984. »
L’acteur fétiche des Monty Python dénonce la victoire du politiquement correct
Le « politiquement correct » est ainsi passé d’une « bonne idée, “ne soyons pas méchants spécialement à l’égard de gens qui ne sont pas vraiment en mesure de se défendre” au point où n’importe quelle critique de n’importe quel individu ou groupe peut être qualifiée de cruelle », souligne John Cleese.
Et s’il a choisi de se taire là où théoriquement se forment les « élites » intellectuelles, c’est que nous basculons rapidement vers un monde comme celui qu’avait imagine George Orwell…