La direction de Google a demandé à son équipe britannique de ne plus utiliser de phrases quotidiennes qui contiendraient des mots tels que « vous les gars » (you guys), « liste noire » (black list) ou même « joufflu » (chubby). Google est en train de lancer un « dossier du langage inclusif » qui jette l’interdit sur tous les mots jugés « offensants » dont la langue courante reste pleine aujourd’hui.

Google Angleterre interdit le mot “joufflu”

Ainsi « joufflu » est jugé grossophobe par certains, liste noire, « trou noir » (black hole) et même « boîte noire » (black box), sont considérés comme racistes par d’autres (ce qui est gênant pour l’astronomie et l’aviation civile), et heures de travail (man hours, en anglais) masculiniste. Google a donc interdit ces mots offensants, ce qui agace fortement le député Nigel Mills, lequel (on peut le comprendre) a parlé de l’« absurdité woke ». Et d’ajouter : « Je ne sais pas où ces gens trouvent le temps de s’occuper de ce genre de choses. Qui s’en soucie ? Nous ne devons pas nous priver de phrases et de mots utilisés depuis une génération seulement parce que cela peut avoir un effet sur des “flocons de neige” » (snowflake désigne en anglais la génération des gens de vingt à trente ans, très sensible à tout ce qui est dit « offensant »).

Google agent d’une révolution globale

Nigel Mills a trois fois tort. Parce qu’il a utilisé le mot snowflake. Or l’acteur de gauche John Cleese, l’un des fondateurs des Monthy Python l’a jadis dénoncé en tweetant : « J’ai entendu ce mot. Je pense que des sociopathes l’utilisent pour essayer de discréditer la notion d’empathie. » En critiquant Google, Nigel Mills se situe ainsi dans le camp des méchants sans cœur. Il a tort ensuite parce que « ce genre de choses » n’est pas un détail sans importance mais le résultat d’une politique réfléchie. Et il a tort enfin d’utiliser le mot « woke ». Loin d’être la fantaisie de certains extrémistes, l’interdit sur les mots offensants est le moyen d’une révolution globale et mondialiste initiée par les institutions internationales et les cols blancs des grandes sociétés de pensée.

Ménagère et policiers, des mots offensants

Cependant, devant le peu d’enthousiasme de ses employés britanniques, Google a précisé que son dossier n’était qu’un « vade-mecum pour rédiger une documentation claire et solide relative à Google ». Cette marche arrière n’empêchera certainement pas de nouvelles marches en avant. C’est ainsi que l’entreprise a déjà interdit policier et ménagère (policeman et housewife), remplacés par agent de police (police officer) et époux qui reste à la maison (stay-at-home spouse, spouse désignant aussi bien l’homme que la femme). Et bien sûr le mot anglais pour humanité a changé : humankind a remplacé mankind, jugé trop « controversé » à cause du mot man (homme). Le dossier du langage inclusif n’est pas près de se refermer.

Pauline Mille