FMI : les affres économiques de la Chine, un gros risque pour l’économie mondiale

FMI Chine risque économie mondiale
Le ralentissement de l’économie chinoise fait chuter les Bourses. Photo prise à Huaibei (est de la Chine), en novembre 2015.

 
Dans le monde de la finance, les peurs engendrées par les affres de l’économie chinoise pourraient déclencher une grande instabilité au niveau global, vient d’avertir le Fonds monétaire international dans son dernier rapport en date sur la stabilité financière globale. Le FMI met en garde contre le gros risque posé par le poids économique croissant de la Chine sur le plan global, combiné avec des ralentissements aux répercussions multiples.
 
Le Telegraph traduit l’avertissement en termes plus sensationnels, annonçant un « bain de sang » sur les marchés financiers en cas d’« atterrissage brutal ». Avec ou sans situation de crise, les choix politiques de la Chine en matière économique vont avoir des « conséquences de plus en plus importantes sur le plan de la stabilité financière globale », surtout depuis que le pays libéralise l’accès aux obligations et aux marchés boursiers.
 

Les marchés économiques courent un risque de « bain de sang » du fait de l’instabilité de la Chine

 
Les relations commerciales de plus en plus nombreuses et imbriquées, ainsi que les liens financiers font que les retombées de ce qui se passe en Chine, mais aussi dans les autres pays émergents comme l’Inde, la Russie et le Brésil sont devenue « la norme et non l’exception », observe le FMI : autrement dit, il faut s’attendre à ce que les chocs éventuels aient des répercussions puissantes dans le monde entier à l’avenir.
 
Ces retombées sont déjà responsables d’un tiers des fluctuations observées sur le marché des actions et des devises des nations avancées, assure l’organisation mondialiste. Il suffit de se rappeler l’impact de la dévaluation du yuan après les pertes massives essuyées par les bourses chinoises l’année dernière : la croissance chinoise (forte ou faible…) pèse de manière « croissante » et « significative » sur les prix sur les marchés boursiers, souligne le rapport : « Les répercussions sur les marchés financiers globaux des chocs sur les fondamentaux chinois se font sans cesse plus fortes et plus larges. »
 

Le FMI met en garde l’économie mondiale contre les affres de la Chine

 
Le FMI prône une meilleure communication et une plus grande transparence de la Chine quant à ses objectifs de politique économique afin d’éviter la volatilité des marchés, d’autant qu’il voit la Chine prendre un rôle de plus en plus important dans le système bancaire international au cours des années à venir.
 
Après avoir tiré la croissance mondiale – avec le Brésil, l’Inde et la Russie – pendant quinze ans, le FMI reconnaît que la Chine va au devant de changements majeurs : la seconde économie mondiale qui a construit sa « réussite » sur la concentration de la production manufacturière (et l’abondance d’une main d’œuvre esclavagisée) s’oriente selon les observateurs vers une prépondérance de la consommation et des services.
 
« C’est une bonne chose », a déclaré Gaston Gelos, chef de la Division stabilité financière globale du FMI – a condition que la Chine joue la transparence.
 
Mais cela laisse nombre de non-dits dans le contexte de la chute des cours des matières premières, d’investissements dans des infrastructures absurdes comme la construction de villes fantômes, de repli démographique et de coûts liés au vieillissement de la population bien plus rapide et brutal encore que celui en cours dans les pays occidentaux.
 
Il faut ajouter aussi que les organisations internationalistes et libre-échangistes ont créé toutes les conditions de la crise en donnant à des économies de type communiste planifié (malgré un vernis d’économie de marché) la possibilité de concourir sur le plan mondial avec toutes les répercussions que l’on connaît déjà, sur l’Europe notamment. Pendant que Chine et autres BRICS tenaient le haut du pavé de la croissance, d’autres économies ont payé le prix.
 

Anne Dolhein