Vladimir Poutine crée une nouvelle Garde nationale pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé

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Le président russe aura désormais une garde armée forte de 400 000 hommes qui lui sera directement soumise.

 
Ce n’est pas qu’en Occident que les attentats terroristes justifient une réduction des libertés qui n’est pas forcément efficace contre des islamistes prêts au suicide. La Russie possédera prochainement un « nouveau corps exécutif fédéral », comme l’a qualifié Vladimir Poutine, dont la tâche sera de lutter contre le terrorisme et le crime organisé. Cette nouvelle « Garde nationale », qui fera partie intégrante du ministère de l’Intérieur, prendra sous sa houlette les actions aujourd’hui confiées à des unités comme la police anti-émeute et les forces spéciales de maintien de l’ordre. Ses prérogatives devraient être nettement plus larges que les leurs.
 
Le président Poutine a annoncé la mesure mardi, affirmant que la nouvelle Garde nationale résulte d’une réflexion sur l’efficacité du maintien de l’ordre dans tous les domaines, depuis le terrorisme jusqu’au trafic de stupéfiants.
 

La Garde nationale sera responsable devant Vladimir Poutine

 
Le chef de la nouvelle structure n’est autre que le commandant des troupes internes du ministère de l’Intérieur, qui fourniront le personnel de la Garde, Viktor Zolotov. Celui-ci a exercé par le passé la fonction de chef du service de sécurité personnel de Vladimir Poutine. Il sera directement responsable devant celui-ci dans le cadre de son nouveau commandement, a précisé mardi un porte-parole du Kremlin.
 
La Garde nationale ne sera pas chargée d’enquêtes sur le terrain mais de la lutte contre le terrorisme dans le pays ; il n’a pas encore été précisé si elle devra participer à des opérations de contre-terrorisme à l’étranger, a-t-il déclaré.
 
Loin de constituer une marque de défiance à l’égard des unités existantes, l’initiative vise à améliorer leurs capacités de combat et leur efficacité – notamment par le biais d’une « amélioration du cadre législatif existant », de liens renforcés avec d’autres agences de sécurité de l’Etat en vue d’une meilleure coordination, a-t-il ajouté. Ces affirmations laissent dubitatifs tous ceux qui connaissent la structure du pouvoir russe, le rôle prépondérant des services et l’équilibre du pouvoir qu’ils permettent d’assurer entre les diverses factions.
 

Lutter contre le terrorisme et le crime organisé avec de nouvelles lois fédérales

 
Aucun recrutement extérieur n’est prévu. La Garde nationale résultera notamment de la fusion entre le service fédéral du contrôle des stupéfiants et du service fédéral des migrations.
 
L’efficacité de la nouvelle Garde nationale sera renforcée par la disparition d’échelons hiérarchiques, ce qui doit accélérer les prises de décision, et par d’« amples pouvoirs définis par la loi fédérale ». Des mesures nouvelles ? Elles iront nécessairement dans le sens de celles imposées par le biais des lois antiterroristes en Occident qui autorisent une surveillance renforcée qui frappe chacun, innocent ou non, et portent sur l’expression d’opinions.
 
La lutte contre le terrorisme et le crime organisé demeure un noble objectif. Pourquoi s’y attaquer aujourd’hui alors que dès la chute du communisme, la Russie a été en proie à des pratiques mafieuses ? Le crime organisé ne justifiait-il pas qu’on prît des mesures bien plus tôt ?
 

Anne Dolhein