ACTION/SCIENCE-FICTION Batman vs Superman : l’aube de la justice ♠


 
Batman vs Superman : l’aube de la justice est un film aux confins des genres de l’action et de la science-fiction, dans le sous-genre du film de super-héros. Ces super-héros sont ceux mentionnés dans le titre, l’homme au costume de chauve-souris Batman et l’extraterrestre volant à force surhumaine Superman, auxquels s’ajoute Wonder-Woman, une Amazone issue du peuple des femmes guerrières, évoqué par Hérodote et repris par la bande dessinée américaine. Notons cette curiosité : Wonder-Woman est interprétée par Miss Israël 2004.
 
Le film était très attendu des amateurs. L’affiche s’annonçait alléchante, avec un réalisateur talentueux, Zack Snyder, bien que parfois inégal, et de grands acteurs, le tout avec des moyens adaptés – sinon considérables – à ce type de films.
 
Autant avouer d’emblée que la déception est immense. Le film n’est pas sans qualités initiales, mais sombre complètement dans la durée.
 
L’intrigue est faussement sophistiquée : Batman et Superman, deux héros qui devraient coopérer, en viennent pourtant à se combattre suite à la sottise de Batman, manipulé, à l’évidence, par le super-méchant. Le sous-genre ne vise pas à la crédibilité, mais ce Batman-là fait preuve du discernement d’un enfant de six ans, ce qui est tout de même beaucoup. Batman vs Superman : l’aube de la justice se présente comme une suite de l’excellent Superman Man of Steel (2013). Mais il gâche cet atout. Le général kryptonien Zod, le super-méchant, fort intéressant, de Man of Steel, voit son cadavre ranimé sous forme de monstre aussi gros et destructeur, laid, qu’imbécile, en un gaspillage formidable.
 

Batman vs Superman : l’aube de la justice ennuie tout le monde

 
Les acteurs sont sous-employés. Seul se distingue Jesse Eisenberg, excellent durant la majeure partie du film, dans le rôle du super-méchant Lex Luthor Junior, avant de tomber dans l’excès sur la fin. A la décharge des acteurs, nous reconnaîtrons volontiers qu’il est fort difficile d’interpréter des personnages de bandes dessinées, par essence simples, sinon toujours caricaturaux, mais force est de constater qu’ils ne convainquent pas dans Batman vs Superman : l’aube de la justice.
 
Ajoutons que les prétentions à la métaphysique, les réflexions sur l’humain et le divin, sont pour le moins inadaptées à un film de distraction. Ces discours ennuient et agacent davantage encore, car ils ne sont pas d’une orthodoxie chrétienne indiscutable ; peu clairs, tenus par le super-méchant, ils auraient pu être coupés au montage. De même, les discours politiques et civiques, qui tendent vers la gauche évidemment, n’apportent rien. Cela amène à considérer le défaut majeur du film : sa longueur, de l’ordre de 2 h 30. Sur 1 h 30, ramené à l’essentiel, le film aurait été acceptable pour les amateurs. En réalité, il ennuie tout le monde, les amateurs comme a fortiori les autres.
 

Hector Jovien

 
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