Depuis 2014 ce petit État de la Corne d’Afrique est le seul pays au monde où les navires militaires américains et chinois mouillent côte à côte. Désormais la Chine y construit une base très importante qui abritera des milliers de personnes, jouissant d’un point de vue imprenable sur la porte sud vers la Mer Rouge et la route maritime du canal de Suez.
Comme les États-Unis, la Chine veut avoir un droit de regard sur ce lieu hautement stratégique, et ce d’autant que la Chine a investi des fortunes en Afrique orientale, et notamment en Éthiopie, l’une des économies du monde à la croissance la plus rapide.
Les investissements chinois en Afrique ont dépassé les 30 milliards de dollars en 2014, soit 60 fois plus que leur niveau en l’an 2000, et on évalue à 1 million le nombre de Chinois qui ont émigré vers cette région.
Le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, y voit essentiellement son intérêt. La location du camp Lemonnier aux Etats-Unis rapportera au pays quelque 63 millions de dollars par an d’ici à 2024. La Chine vient quant à elle de signer un bail de 10 ans, à raison de 20 millions de dollars par an. Il s’accompagnera de 12 milliards d’investissements chinois dans les grosses infrastructures qui doivent faire de Djibouti la zone franche la plus importante et la plus dynamique d’Afrique.