Pour la sixième édition de la Marcia Nazionale per la Vita, qui s’est déroulée à Rome dimanche 8 mai dernier, les organisateurs avaient parfaitement organisé le minutage du cortège afin que les quelque 30.000 participants, partis de la Bocca della Verità et après avoir traversé le cœur de Rome, arrivent place Saint-Pierre pour la prière traditionnelle du Regina Cœli présidée par le pape François. C’est un usage qu’après la récitation de la prière le Souverain Pontife salue brièvement les groupes et institutions dont la présence sur la place Saint-Pierre a été signalée au préalable, et leur laisse un peu de temps pour manifester leur joie d’être salués. Tout cela est certes un peu convenu, mais ne fait de mal à personne.
La froideur de François envers les marcheurs pour la vie de Rome
Ce qui, par contre, fit un peu de mal, en ce dimanche, ce fut la froideur mécanique et la brièveté indifférente de la salutation papale aux marcheurs pour la vie, contrastant avec sa jovialité appuyée à des scouts romains ou à de bruyants Génois… Pas une seconde de pause entre la salutation précédente et la salutation suivante, pas de petit signe de la main, pas d’esquisse d’un commencement de sourire. Troublant… On pourra le constater en visionnant l’enregistrement diffusé par le Centre de télévision du Vatican (CTV) de ce Regina Cœli.
Certaines formes du combat pour la vie déplaisent au pape
Certes, le long et bariolé cortège de cette marche pour la vie, qui comptait des représentants de pas moins de 114 associations étrangères, était en quelque sorte ouvert et mené par le cardinal étatsunien Raymond Burke, l’évêque auxiliaire Athanasius Schneider et Luigi Negri, archevêque de Ferrare, personnalités qui ne sont assurément pas dans “les petits papiers” du pape François…
Il serait indécent d’en inférer un désintérêt du pape quant au combat pour la défense de la vie, mais il semble clair qu’il considère certaines formes que prend ce combat ou certains des combattants qui s’y investissent comme des obstacles au dialogue qu’il entend mener avec la “postmodernité”, et donc préjudiciables à l’image de l’Église…
L’Osservatore Romano ne s’est pas trompé sur les intentions et le sentiment profond du pape : ni information ni allusion à la Marcia Nazionale per la Vita de cette année…