C’est une nouvelle passée à peu près inaperçue en France, mais qui n’a pas manqué de retentissement en Espagne : après avoir perdu la foi le Pape va se marier. Un “Pape” assez particulier, en vérité, puisqu’il s’agit de Grégoire XVIII – dans le monde : Sergio Ginés María Jesús Hernández y Martínez –, quatrième “pape” d’El Palmar de Troya…
 

« Papa Clemente » : faux voyant, faux stigmatisé et perdu de mœurs

 
El Palmar de Troya est une entité locale autonome de la commune d’Ultrera de la province de Séville (Andalousie). Sa notoriété lui vient de prétendues apparitions mariales, jamais reconnues par l’autorité ecclésiastique, qui s’y seraient produites à partir du 30 mars 1968 et dont auraient été gratifiées quatre fillettes venues y cueillir des fleurs. Les “apparitions” cessèrent au bout de deux ans pour les fillettes aujourd’hui mariées et bonnes chrétiennes. Mais à partir de 1970 des “apparitions” reprirent pour d’autres nombreux “voyants”, attirant des foules de plus en plus nombreuses. Parmi ces “voyants”, un jeune homme sévillan de 23 ans, Clemente Domínguez Gómez, finit par s’imposer en 1968. L’année suivante, et devant 30 ou 40.000 personnes, il entre en “extase” et exhibe des “stigmates”. Il se fait ordonner prêtre puis évêque, en 1976, par Mgr Pierre Martin Ngô Dinh Thuc. Excommunié par l’archevêque de Séville, il fonde l’Ordre des Carmélites de la Sainte Face puis l’Église chrétienne palmarienne des Carmélites de la Sainte Face – autorisée légalement comme Église chrétienne en 1988. Il ordonne 43 évêques dont le plus jeune a à peine quinze ans… Le 6 août 1978, à la mort de Paul VI, il se proclame pape, prend le nom de Grégoire XVI – il sera surnommé Papa Clemente – et crée 4 cardinaux. Mégalomane et perdu de mœurs, il meurt en 2005 à l’âge de 58 ans.
 

Pierre II fait mentir la prophétie de saint Malachie

 
Avant son décès il avait institué comme son successeur – les “canons” de son église le permettant – son avocat et homme de confiance, et par ailleurs un de ses évêques, Manuel Alonso Corral, né en 1934, qui prendra le nom de Pierre II. Un avènement vivement contesté par des évêques de l’Église qui quittèrent la secte considérant Pierre II comme un antipape… Les fidèles de l’Église, eux, ayant quelque réminiscence de la pseudo prophétie de saint Malachie, pensaient qu’il serait le dernier pape et qu’il mourrait crucifié à Jérusalem. Crainte déçue : il mourut à El Palmar de Troya en 2011.
 

Grégoire XVIII le pape apostat bientôt marié

 
Lui succéda Sergio Ginés María Jesús Hernández y Martínez, natif de Murcie et âgé de 57 ans, secrétaire d’État de la secte, qui prit le nom de Grégoire XVIII. Dépourvu de toute connaissance théologique, son règne consista à adoucir les règles de conduites de plus en plus strictes et absurdes imposées au reste de fidèles à la secte. C’est à ces derniers qu’il aurait annoncé, au moyen d’une lettre datée du 22 avril, qu’après 32 ans passés dans la secte il n’y croyait plus et allait se marier civilement avec une dame divorcée en septembre prochain. Il a accordé depuis de nombreux entretiens à la presse, dans lesquels il dénonce le mensonge de cette contre Église.
 
C’est son secrétaire d’État, le “cardinal” suisse Markus Joseph Odermatt, qui lui aurait succédé sous le nom de Pierre III, selon les meilleurs connaisseurs de la secte Magnus Lundberg et Jean-François Mayer.
 

Adam Villiers