A l’occasion de la fête de sainte Pétronille, S.E.R. le cardinal Mamberti a célébré, ce 31 mai, à l’autel de la sainte dans la basilique Saint-Pierre, la traditionnelle messe pour la France.
Lors de son homélie, celui qui a succédé au cardinal Burke comme préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique a rappelé l’origine de la dévotion de la France à sainte Pétronille, fille spirituelle de saint Pierre et première sainte patronne de la France à Rome. Rappelant ce vénérable souvenir, le cardinal a souhaité que les fidèles français puissent s’inspirer de « l’exemple si précieux des saints et des martyrs » et « rendre témoignage » de « l’amour de Dieu pour les hommes » – ce que font certains « jusqu’au sacrifice de leur vie ».
Sainte Pétronille, et la messe pour la France
« Dans nos sociétés, bien sûr, nous ne faisons pas face à la persécution, mais nous devons faire face au risque de la marginalisation », a-t-il poursuivi, en invitant les catholiques à rendre témoignage auprès de ceux « qui cherchent un sens à leur vie », dans « un monde qui cherche à évacuer Dieu de son horizon ».
« Nous devons être des signes de l’amour de Dieu pour les hommes, partout où cela est possible, sans cacher ni taire notre identité », a clairement affirmé le cardinal Mamberti.
Le prélat français a enfin assuré que prier pour la France, dont il a rappelé la « tradition chrétienne », « pour la vie sociale, pour le bien commun et donc pour tous ceux qui ont une responsabilité particulière », était « un devoir ».
La messe pour la France a été célébrée devant un parterre de diplomates, et en présence du chargé d’affaires ad interim de l’ambassade de France auprès du Saint-Siège, François-Xavier Tilliette, à la veille de l’arrivée à Rome du nouvel ambassadeur, Philippe Zeller. Y assistaient également Elisabeth Tesson, chef de la section consulaire de Rome, plusieurs ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, et nombre de prêtres, religieux français et fidèles français.
De la basilique Saint-Pierre à la Villa Bonaparte
Lors du déjeuner, offert dans les jardins de la résidence de France, la Villa Bonaparte, et auquel participaient S.E.R. le cardinal Paul Poupard, Président émérite du Conseil pontifical de la culture, S.E.R. Mgr François Bacqué, ancien nonce apostolique aux Pays-Bas, et S.E.R. Mgr Joël Mercier, Secrétaire de la Congrégation pour le clergé, François-Xavier Tilliette a tenu pour boutade l’affirmation récente du Saint-Père selon laquelle notre pays n’était peut-être pas la fille de l’Eglise la plus fidèle.
Mais il n’y a opposé qu’une réponse alambiquée, qui prouve la délicatesse de cette situation : « Quand on entend, comme il l’a redit ici, le Ministre de l’Intérieur français, déclarer que les valeurs de la République, ces valeurs humanistes qui ont inspiré le monde, trouvent leurs sources dans les valeurs chrétiennes, on est loin des caricatures que l’on entend souvent sur notre laïcité. Certes il ne faut pas nier les difficultés. Le fait religieux a tendance à être rejeté hors de l’espace public de nos sociétés. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de nos contemporains sont aujourd’hui en quête de sens et de valeurs. »
Un propos difficile qui montre combien les caricatures sur la laïcité que dénonce le chargé d’affaires français ne le sont pas tant que cela…