« Images insoutenables » de veaux « prêts à naître », « jetés à la poubelle ». Elles ont circulé en boucle sur Internet alors qu’un donneur d’alerte vient de dénoncer la pratique d’un abattoir de Limoges d’abattre des vaches pleines et de se débarrasser de leurs petits avec les déchets des bêtes, boyaux et utérus.
Le Monde consacre un long article, plein de détails choquants, à l’information. Honneur est rendu à Mauricio Garcia-Pereira, pour avoir dénoncé ces scènes qu’il juge « affreuses et criminelles ». La journaliste demande si les veaux à naître souffrent. On croirait un article contre l’avortement.
La différence, c’est que le veau est un veau, un animal, et que le petit d’homme a une âme immortelle qui fait de lui un être raisonnable, unique et irremplaçable.
L’autre différence, c’est qu’un tel article sur l’avortement, illustré d’images de fœtus humains avortés, serait aussitôt dénoncé comme extrémiste, mensonger, utilisant frauduleusement des images qui frappent, malhonnêtes, sanguinolentes, on connaît la musique. Car ces articles-là, on ne les trouve jamais dans la grande presse. La dénonciation de l’avortement, d’accord, mais sous le manteau.
C’est pourquoi un film comme Le cri silencieux, en noir et blanc, et avec toute la distance que met l’imprécision des images d’échographie, n’a jamais été programmée à la télévision en France. On le taxe d’escroquerie. (Ici, la réponse du Pr Jérôme Lejeune.)
Dans un autre registre, la cruauté des abattages rituels halal, dénoncée avec la même vigueur mais par des militants de droite, ne fait pas non plus les gros titres.
Certaines victimes sont plus égales que d’autres.