Hillary Clinton a trébuché dans les électorats qui lui semblaient acquis. L’analyse des résultats des présidentielles aux Etats-Unis montre que la candidate démocrate, massivement soutenue par l’establishment financier et mondialiste, a échoué à convaincre autant qu’elle l’espérait les Noirs, les Latinos, les jeunes et même les femmes malgré la débauche de « révélations » nauséeuses sur les « dérapages » machistes supposés de Donald Trump.
Les sondages « sortie des urnes » montrent que 54 % des femmes ont voté Clinton contre 42 % Trump. Un point de moins pour la Démocrate par rapport à qui avait été constaté en 2012 pour Obama (55, contre 44 % pour le Républicain Romney). Malgré le lynchage médiatique, Trump ne perd que deux points par rapport à Romney.
Une avalanche de révélations sur Trump « le machiste »
Et pourtant ! Les médias du système s’étaient répandus en révélations sur les termes graveleux prononcés – voici bien longtemps – par Trump, qualifiant des femmes de « chiennes » ou de « truies ». Rien n’a jamais été sorti en revanche sur les qualificatifs dont Mme Clinton a pu arroser son mari quand ce dernier fautait avec Monica Lewinsky dans les bureaux de la Maison Blanche. Début octobre, un enregistrement de Trump se vantant d’une agression sexuelle supposée auprès de Billy Bush avait été longuement exposé par un Washington Post trop heureux de tacler l’infréquentable. Les médias avaient ensuite tartiné sur une série d’accusations de femmes affirmant avoir été harcelées par le candidat républicain. Objectif : mobiliser la gent féminine sur le vote Clinton. Raté.
Côté jeunes, même déception pour la Démocrate. En 2012, Obama avait remporté quelque 60 % des voix des moins de 30 ans. En 2016, Clinton n’en a obtenu que 55 %. Cinq points de moins : les promesses du politiquement correct prennent un coup de vieux.
Clinton : perte de 5 points chez les Noirs, de 6 chez les Latinos
Et puis, il y a les minorités ethniques et culturelles. Là aussi, l’image d’autorité et d’identité assumée de Trump a sapé la vieille orthodoxie communautariste et geignarde. Entre 2012 (Obama) et 2016 (Clinton), le camp démocrate perd 5 points chez les Noirs américains, de 93 % à 88 %. Les Démocrates perdent même 6 points chez les Latinos, passant de 71 % à 65 % malgré les diatribes de Trump contre ces Mexicains « trafiquants de drogues » ou « violeurs ». Mme Clinton, qui s’en était offusquée, a dû oublier que de nombreux Latinos n’aiment ni les uns, ni les autres.
Les sondages sortie des urnes confirment aussi le fossé grandissant entre les zones urbaines et mondialisées, portées sur les Démocrates, et les zones périphériques ou rurales, portées sur le Républicain. Si en 2012 les votes des petites villes et des zones rurales donnaient 50 % au républicain Romney (48 % à Obama), cette année ils ont donné 62 % à Trump ! Une hausse de 12 points qui marque une rupture territoriale profonde entre ces deux Amériques.
Dernier élément susceptible d’expliquer la contre-performance d’Hillary Clinton : la mobilisation des électeurs les moins bien rémunérés en faveur des candidats démocrates a chuté entre 2012 et 2016. Chez les citoyens gagnant moins de 50.000 dollars par an, Clinton perd 8 point par rapport à Obama, à 52 % (contre 60 %). Clairement la société urbaine, technologique et mondialisée a fait sécession du pays réel. Et elle se retrouve bien seule.