Au sommaire :
- La Libye dynamitée : constat d’échec ?
- Duo Mélenchon Besancenot : MNS pour une gauche naufragée
- Pierre Gattaz demande un moratoire législatif
- L’Ouganda promulgue une loi contre l’homosexualisme
La Libye dynamitée : constat d’échec ?
Satar Heteta, rédacteur en chef au Caire du journal Asharq Alawasat, dresse un bilan lucide de la situation à Tripoli : l’éviction de Kadhafi a divisé le pays en factions armées, par les tribus et les partis, au bord de la guerre civile. Alors, la Libye éclatée, un constat d’échec ? Peut-être, mais pas pour tout le monde.
Ce journaliste libyen dit tout haut et clairement ce que les opposants à l’intervention occidentale prévoyaient voilà trois ans. Et son analyse est d’autant plus douloureuse que dans l’Irak lui aussi déstabilisé par l’Amérique, la guerre entre groupes ennemis fait chaque semaine des dizaines voire des centaines de morts. Doit-on parler pour cela de constat d’échec ?
Catastrophe désirée
Non. Il semble invraisemblable en effet que les services de renseignement et les diplomates occidentaux n’aient pas prévu le marasme où leur action devait plonger la Libye, et plus généralement les pays arabes. On doit donc en conclure qu’ils ont volontairement provoqué des luttes intestines afin de casser ces sociétés et leurs élites, et obtenir une partition de fait des Etats. Afin d’abord de les affaiblir, puis, quand ils seront exsangues, de les soumettre facilement, à coups de grands investissements, à une gouvernance mondiale qui apparaîtra comme un progrès. La question est : pourquoi un journaliste libyen bien en cour parle-t-il et se trouve-t-il relayé en Occident ? Deux réponses sont possibles : il a compris le processus et craint, en tant que journaliste, pour sa vie ; ou bien, en Libye, le processus de désintégration est suffisamment avancé pour qu’on puisse en parler.
Duo Mélenchon Besancenot : MNS pour une gauche naufragée
Après les sondages convergents qui donnent PS et extrême-gauche en perdition, le duo Mélenchon Besancenot veut lancer ses troupes dans la rue pour la reprendre aux manifestants des derniers mois. En minimisant ceux–ci et en les diabolisant, le mot extrême-droite a été lancé. Mais le vieux fétiche de la gauche naufragée marche-t-il encore ?
Les sondages qui donnent le Front National gagnant à Hénin-Beaumont, montrent la porosité croissante des électorats de l’UMP et du FN, et le ras-le-bol général des Français devant la personne de François Hollande, ses propositions, et le système politique et médiatique dans son ensemble explique l’urgence, pour les gens au pouvoir, de trouver des contre-feux pour limiter la casse.
Stratégie en deux temps
Hier, c’était l’autorisation du vote blanc, pour servir d’exutoire. Aujourd’hui, c’est le vieil attelage de l’ultragauche qui reprend du service, avec Besancenot en clown blanc et Mélenchon en auguste. Premier temps, essayer de capter l’exaspération anti-hollande en reconnaissant que sa politique est absurde. Deuxième temps, délégitimer la grogne de toute la France, ces derniers mois, en disant un que c’était au fond peu de chose, et deux, que c’était l’extrême-droite. Cette stratégie, vieille comme la gauche, ne prend plus sur une France décomplexée, qui n’a rien à se reprocher et se fiche qu’on la dise nauséabonde. Et puis elle présente un danger pour ceux qui l’agitent une nième fois : si défendre des valeurs normales, c’est être d’extrême-droite, alors on va finir par penser que l’extrême-droite est majoritaire en France.