Le nouveau président des Etats-Unis affole les milieux des partisans de l’explication du réchauffement climatique par le comportement humain – et on comprend leur inquiétude, dans la mesure où ils refusent eux-mêmes de croire que la nouvelle donne est plutôt celle d’un refroidissement, au moins temporaire, lié au fait que les changements climatiques sont dictés surtout par l’activité solaire. Donald Trump, lui, ne croit pas les réchauffistes, et pour eux c’est l’heure de la peur, non seulement « pour la planète » mais pour leurs postes. Les nominations effectuées ou pressenties du président élu annoncent en tout cas un vrai changement de politique.
Les premiers changements pourraient concerner à la fois le personnel et les compétences de l’agence américaine pour la protection l’environnement (EPA), mais aussi les lois et règlements fédéraux en vigueur, y compris les lois antipollution atmosphérique. Dans le domaine des contraintes écologiques déjà en vigueur, Donald Trump peut compter sur des appuis au Congrès dominé par les Républicains pour les démanteler.
Donald Trump ne croit pas les réchauffistes – et il a les moyens de les neutraliser
Près de la moitié des Etats de l’union, ainsi que de nombreuses sociétés et même des syndicats de travailleurs sont d’accord pour tenter de renverser la politique climatique de l’administration Obama. C’est un atout majeur pour Trump qui s’est déjà dit d’accord pour revenir sur la loi de transition énergétique, le « Clean Power Plan ». Il peut compter sur le soutien de puissantes fondations comme la Heritage Foundation et le Heartland Institute, ce dernier ayant beaucoup travaillé sur des recherches mettant sérieusement en cause l’idée d’un réchauffement lié au CO2 et à l’activité humaine.
Ils sont nombreux à préférer une approche d’adaptation aux éventuels changements plutôt qu’une politique de prévention, coûteuse et incertaine, puisque si rien ne se passe, rien ne prouve que les mesures prises y auront été pour quelque chose.
Le « Clean Power Plan », par exemple, vise la fermeture de centaines de centrales à charbon. Aujourd’hui il est gelé devant les cours fédérales où il est contesté par des sociétés et des Etats qui ne veulent pas être soumis au bon vouloir des groupes écologistes ou de l’EPA en vue de faire baisser les émissions de dioxyde de carbone.
La grande peur des réchauffistes pour l’EPA et les lois antipollution
Pour ce qui est des accords de Paris adoptés à la suite de la COP 2, Trump a indiqué vouloir s’en désengager, avec des répercussions globales puisque de nombreux pays refuseraient ces contraintes si les Etats-Unis ne les acceptaient plus.
Les réchauffistes craignent aussi de voir Trump priver de moyens les agences de surveillance du climat telles la National Science Foundation et la National Oceanic and Atmospheric Administration, qui publient régulièrement des articles scientifiques univoques utilisés pour la mise en œuvre des politiques contraignantes contre le CO2. Dans le même temps, l’administration Trump pourrait agir dans divers domaines pour que les émissions de gaz à effet de serre ne soient plus considérées comme relevant des réglementations sur la pollution atmosphérique.
Pour ce qui est de l’EPA, le choix du climatosceptique Mryon Ebell pour prendre la tête de son équipe de transition donne une idée de la volonté politique de Donald Trump. Ebell a longtemps collaboré avec le Competitive Enterprise Institute qui n’hésite pas à dire : « Nous sommes profondément inquiets de voir que nombre des solutions proposées en vue d’“agir contre le changement climatique”, comme les campagnes nationales et globales visant à taxer, réguler et interdire légalement les carburants fossiles, sont totalement inefficaces, menacent la santé globale et mettent en danger les pays les plus pauvres du monde. »
Donald Trump va bouleverser l’EPA et la NASA
Ebell, quant à lui, estime que le changement climatique est certes influencé par l’activité humaine mais qu’il ne s’agit nullement d’une urgence planétaire, d’autant que le coût de la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est aujourd’hui pas justifié.
En face, on joue la peur. James Hansen de Columbia University est allé jusqu’à imaginer des ouragans d’une telle intensité qu’ils pourraient soulever d’énormes pierres du fond des océans en les fracassant par centaines ou davantage contre les grandes zones urbaines. Un catastrophisme que certains réchauffistes rejettent, tout en annonçant de « graves dommages ». Mais quelle que soit leur manière de parler, ils n’ont pas découragé les électeurs de Trump, même dans les zones des États-Unis dont ils affirment aujourd’hui qu’elles subissent des sécheresses ou des intempéries directement liées au réchauffement.
La nomination du sénateur Jeff Sessions au poste d’Attorney General, ou ministre de la justice, est un autre indicateur de la volonté ferme de Donald Trump par rapport au dossier climatique. Sessions, l’un des principaux opposants aux traités libre-échangistes globaux imposés par Obama, est aussi un climatosceptique de premier plan. A la tête du département de la justice, c’est lui qui prendra la responsabilité de dicter le point de vue de l’administration des Etats-Unis dans les affaires judiciaires.
Donald Trump a nommé Jeff Sessions, climatosceptique, à un poste-clef
Si aujourd’hui, le département de la justice n’hésite pas à poursuivre et à amener devant les tribunaux individus et sociétés pour répondre de « crimes environnementaux », il n’est pas certain que Sessions ne laisse point pourrir ces affaires tout en refusant d’en ouvrir d’autres.
Sessions a personnellement voté contre une loi proposée en 2011 en vue de permettre à l’EPA de réguler les émissions de gaz à effet de serre. C’est lui aussi qui en 2015 a mis en difficulté l’administratrice de l’EPA, Gina McCarthy, lors d’une audition devant le Congrès, en soulignant que les plus récentes tendances climatiques indiquées une réduction du nombre d’ouragans et un accroissement de l’humidité du sol aux Etats-Unis : elle ne savait que répondre.
Enfin, pour ce qui est de la NASA, aujourd’hui chargée de suivre le « changement climatique » dans le sens du politiquement correct – comme le dit Trump – elle pourrait voir sa mission redéfinie avec moins d’argent pour ses secteurs de mieux en mieux dotés de sciences de la Terre, et davantage pour des missions habitées vers la Lune vers Mars, tandis que la station spatiale internationale pourrait être revendue à des sociétés du secteur privé.