Chevaliers de la table ronde, goûtons voir si le vin est bio. Et s’il va pouvoir le rester… A l’heure où l’on emm… sans frein les automobilistes au nom de la lutte contre le gaz de serre, on aurait pu croire qu’un vigneron « bio », soucieux de faire son vin en respectant ses terres, trouverait grâce aux yeux de notre belle administration. Mais le règlement, c’est le règlement, comme diraient les Dupondt. Le préfet de Côte d’Or ayant décidé que les vignerons bourguignons devraient traiter leurs exploitations avec un insecticide contre la cicadelle (insecte propageant une maladie de la vigne), un inspecteur de la direction régionale de l’Agriculture constata en juillet dernier que l’administré Giboulot Emmanuel, 51 ans, viticulteur bio depuis 40 ans, n’avait pas obtempéré, estimant que les traitements naturels n’étaient pas moins efficaces et avaient l’avantage de ne détruire ni les abeilles, ni certains insectes prédateurs de la cicadelle. M. l’administrateur transmit l’affaire au Procureur, qui envoya Giboulot en correctionnelle, ce dangereux délinquant encourant jusqu’à 6 ans de prison et 30.000 euros d’amendes. La peine finalement requise, 1.000 euros d’amende pour moitié assortie de sursis, est moins lourde, mais symboliquement pas plus acceptable. Qui prescrit les insecticides, au profit de qui ? Jamais Seigneur ne contraignit ainsi un serf sur ses terres. Les gendarmes du totalitarisme minuscule sont sans pitié·